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30 MAI 2025
QUI EST BRUNO RETAILLEAU ?
« Quand on est un responsable public, on ne fuit pas ses responsabilités » Interview au Figaro, 6 décembre 2024.
« Ma ligne est claire : la tolérance zéro » Déclaration en tant que ministre de l’Intérieur, 17 octobre 2024.
« L’immigration n’est pas une chance » Déclaration controversée en octobre 2024, exprimant une position stricte sur l’immigration.
« L’État de droit, ce n’est pas intangible ni sacré » Citation issue du Journal du dimanche, 2024.
« Je veux porter les aspirations de cette France des honnêtes gens » Déclaration sur TF1, 18 mai 2025, affirmant son engagement envers les valeurs traditionnelles.
« Le macronisme, certains ont dit c’est un hyper-centrisme, je pense que c’est d’abord un égocentrisme » Déclaration sur RTL en juin 2024, critiquant la posture politique d’Emmanuel Macron.
SES RACINES. Né le 20 novembre 1960 à Cholet, Bruno Retailleau grandit à Saint-Malô-du-Bois, commune du bocage vendéen située à sept kilomètres du Puy du Fou. Fils aîné d’un négociant en grains, il évolue dans une famille de quatre enfants marquée par l’engagement local : son grand-père Lucien puis son père Michel ont successivement exercé la fonction de maire de leur commune.
Bruno Retailleau suit sa scolarité au lycée Saint-Gabriel de Saint-Laurent-sur-Sèvre, établissement catholique dispensant un enseignement montfortain et marial. Il découvre l’équitation à dix ans et développe une passion pour le dressage et le cheval ibérique.
Après une maîtrise de sciences économiques à l’université de Nantes, il effectue son service militaire entre 1982 et 1983 à l’École d’application de l’arme blindée cavalerie de Saumur. D’abord élève officier de réserve, il obtient le grade d’aspirant. Il complète sa formation par un diplôme de l’Institut d’études politiques de Paris en 1985, section service public.
Catholique pratiquant, Bruno Retailleau épouse Isabelle, médecin scolaire. Le couple a trois enfants et réside dans une ferme familiale en Vendée, propriété acquise après le décès de son grand-père. Cette demeure, ancienne porcherie réaménagée avec son père dans les années 1980, abrite plusieurs générations de la famille Retailleau.
L’homme politique y élève des moutons et possède une ânesse qu’il dresse en vue d’un éventuel pèlerinage sur les chemins de Compostelle. Il maintient un mode de vie discret, ancré dans les traditions vendéennes.
*Note : Bruno Retailleau n’a aucun lien de parenté avec Sylvie Retailleau, ancienne ministre de l’Enseignement supérieur.*
Figure majeure de la droite française, il s’est forgé au fil des années un cercle d’alliés fidèles, tout en portant les traces d’un lien fondateur aussi déterminant que conflictuel : celui avec Philippe de Villiers. Sa trajectoire politique est ainsi marquée à la fois par des amitiés durables, des compagnonnages idéologiques solides, et une rupture douloureuse devenue symbolique.
Philippe de Villiers, son mentor. Retailleau, adolescent cavalier bénévole au Puy du Fou, est repéré par le fondateur du parc vendéen. Très vite, il devient metteur en scène de la Cinéscénie, puis président du Grand Parc. Le lien professionnel devient politique : Retailleau entre au MPF, dont il devient vice-président, bras droit de Villiers. Ensemble, ils défendent une droite souverainiste, enracinée, catholique et exigeante.
Mais cette alliance explose en 2010. Retailleau, pressenti pour entrer au gouvernement Fillon, se heurte au refus catégorique de de Villiers. Ce blocage est vécu comme une trahison. Retailleau claque la porte du MPF et rejoint l’UMP, affirmant son indépendance. Dès lors, les deux hommes ne se parleront plus pendant des années. Une tentative de réconciliation a lieu en 2024 lors du départ du Vendée Globe. Une accolade, une phrase sobre : « C’est un jardin personnel ». Mais leurs chemins politiques restent distincts.
Depuis cette rupture, Bruno Retailleau a bâti sa propre ligne. Il s’entoure de figures montantes de la droite intellectuelle, à commencer par François-Xavier Bellamy, philosophe et eurodéputé.
François-Xavier Bellamy : l’allié philosophique. Philosophe et député européen, François-Xavier Bellamy est l’un des plus proches collaborateurs de Retailleau. Nommé vice-président délégué des Républicains en mai 2025, il incarne, aux côtés de Retailleau, une droite intellectuelle et conservatrice, attachée à la transmission des valeurs et à la défense de l’identité française.
Othman Nasrou : le stratège politique. Othman Nasrou, ancien secrétaire d’État chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations, a été nommé secrétaire général des Républicains en mai 2025. Proche de Retailleau, il a dirigé ses campagnes internes en 2022 et 2025, contribuant à structurer le parti autour d’une ligne conservatrice et républicaine.
François Fillon : l’amitié durable. Bruno Retailleau entretient une relation de longue date avec l’ancien Premier ministre François Fillon. Malgré le retrait de Fillon de la vie politique, Retailleau a confié en 2019 qu’ils restaient en contact régulier, témoignant d’une amitié solide et d’une convergence de vues sur les orientations de la droite française.
Même après sa mise en retrait de la vie politique, Retailleau reste en contact régulier avec l’ancien Premier ministre. Tous deux partagent une vision exigeante de la fonction publique, de la rigueur budgétaire et de la nécessaire verticalité du pouvoir.
Enfin, Bruno Retailleau a su consolider un réseau d’élus locaux et sénatoriaux, majoritairement issus des territoires ruraux et conservateurs.
Entre fidélités durables, ruptures fondatrices et alliances stratégiques, le parcours relationnel de Bruno Retailleau dessine le portrait d’un homme politique constant, qui ne transige ni sur ses amitiés ni sur ses principes.
Né au cœur du bocage vendéen, il s’est très tôt impliqué dans l’aventure du Puy du Fou. À seulement 16 ans, alors qu’il n’est encore qu’un jeune lycéen, il rejoint comme simple bénévole les premiers spectacles de la Cinéscénie, gigantesque fresque nocturne retraçant l’histoire de la Vendée. Il y manie le cheval, participe aux répétitions, et se passionne pour la mise en scène. Très vite, Philippe de Villiers, fondateur du Puy du Fou, repère son sérieux et son talent.
Bruno Retailleau devient le metteur en scène de la Cinéscénie, qu’il pilote pendant près de 25 ans. Sous sa direction artistique, le spectacle s’étoffe, gagne en qualité visuelle et narrative, et devient l’un des shows les plus emblématiques du patrimoine français. Plus qu’un divertissement, il en fait une œuvre identitaire et mémorielle.
Parallèlement, Retailleau assume pendant plusieurs années la présidence de la société d’exploitation du Grand Parc du Puy du Fou, contribuant à en faire un site touristique majeur, reconnu pour son originalité et son ancrage local. Il développe une vraie vision entrepreneuriale, alliant tourisme, culture et transmission historique.
Dans ce cadre, il manage des équipes, encadre des projets artistiques d’envergure, et apprend à conjuguer rigueur budgétaire et exigence esthétique. Ces responsabilités l’amènent à maîtriser des compétences variées : gestion d’événements, stratégie de développement, communication culturelle, innovation scénique, mais aussi coordination avec les collectivités locales et les entreprises de la région.
Hors politique, la trajectoire de Bruno Retailleau est donc celle d’un homme de culture enraciné, passionné par l’art de raconter, l’émotion collective et la valorisation de l’histoire populaire. Une école de terrain, exigeante, formatrice, où il apprend à diriger, transmettre, créer, sans jamais renier ses origines.
Élu député de la Vendée en 1994, il succède directement à Philippe de Villiers dans cette circonscription. Il siège alors parmi les non-inscrits, fidèle à la ligne souverainiste de son mentor. En 2004, il devient sénateur de la Vendée, mandat qu’il n’a plus quitté depuis.
Peu à peu, il s’éloigne du MPF pour se rapprocher de la droite républicaine classique. En 2012, il adhère à l’UMP (devenue ensuite Les Républicains), et choisit de s’impliquer pleinement dans la refondation de cette famille politique. Il devient président du groupe LR au Sénat en 2014, après le retour de la droite à la majorité dans la chambre haute. Cette fonction fait de lui l’un des hommes forts du Sénat, porte-parole d’une droite attachée à l’ordre, au mérite et à l’identité française.
À la tête de son groupe, il se fait remarquer par la rigueur de ses positions : sur la sécurité, l’immigration, le respect de l’autorité, mais aussi sur la défense de la ruralité et des collectivités locales. Il se positionne comme le garant d’une droite de conviction, républicaine et conservatrice, parfois en désaccord avec les virages plus centristes du parti.
Candidat malheureux à la présidence des Républicains en 2022 face à Éric Ciotti, il continue toutefois de jouer un rôle d’influence majeur dans le débat d’idées. Très actif dans les médias, auteur de plusieurs essais politiques, Bruno Retailleau incarne une figure intellectuelle à droite, cultivant une image d’homme ferme, austère et cohérent.
Depuis septembre 2024, Bruno Retailleau est ministre de l’Intérieur, ce qui lui a permis d’accroître sa notoriété et d’affirmer une ligne d’autorité sur les questions de sécurité et d’ordre. Sa victoire à la tête du parti lui donne une légitimité renforcée pour envisager une candidature à la présidentielle, avec une stratégie centrée sur la sécurité, l’ordre et la souveraineté. Il se positionne comme un candidat potentiel de la droite, tout en restant proche du camp présidentiel, mais en affirmant ne pas être macroniste.
Le 18 mai 2025, Bruno Retailleau a été élu président des Républicains avec une large majorité de 74 % des voix, face à Laurent Wauquiez. Il doit désormais élaborer une stratégie électorale face à une droite fracturée et à la concurrence du Rassemblement national et du camp « macroniste ». Son objectif est de renforcer le parti, d’unifier la droite et de se préparer pour la présidentielle de 2027.

“M. Retailleau avance lentement, mais toujours droit. Il ne s’agite point, il ne dévie pas. C’est, en politique, une rare élégance que de savoir où l’on va. » Talleyrand
Sur le plan économique, il défend une ligne claire : la France vit au-dessus de ses moyens, et cela mine sa souveraineté. Il alerte depuis des années sur l’explosion de la dépense publique, la dette, les déficits et l’hypertrophie bureaucratique. Pour lui, seule une refondation budgétaire en profondeur peut restaurer la capacité de l’État à assumer ses fonctions régaliennes – sécurité, justice, diplomatie, défense. Il appelle donc à un véritable « plan de redressement national », reposant sur la réduction des dépenses, la simplification de l’action publique et la réhabilitation du travail.
Bruno Retailleau est aussi un critique du modèle social actuel, qu’il juge devenu trop désincitatif. Il distingue la solidarité légitime de ce qu’il appelle « l’assistanat généralisé ». À ses yeux, le travail doit toujours payer plus que l’inactivité. Il plaide pour la revalorisation des salaires modestes, la lutte contre la fraude sociale, et un recentrage de l’État-providence sur ses missions essentielles.
Son libéralisme économique n’est pas mondialisé ni déraciné : il prône un patriotisme économique lucide. Il milite pour la réindustrialisation des territoires, la défense de l’agriculture, la protection des secteurs stratégiques. Il critique le capitalisme financiarisé, obsédé par le rendement à court terme, qui abandonne les territoires et fragilise la cohésion nationale.
En parallèle, ses convictions politiques sont guidées par l’idée que la République ne peut tenir que si elle repose sur des repères clairs, une transmission forte, et un État ferme. Il s’oppose aux lois sociétales qu’il juge déstabilisantes – extension de la PMA, effacement des rôles parentaux, etc. – et déplore le « relativisme culturel » qui affaiblit la nation. Il appelle à une école centrée sur le mérite, la discipline, la connaissance de l’histoire, et non sur l’idéologie égalitariste.
Depuis le Sénat, où il préside le groupe Les Républicains, Retailleau s’est imposé comme un vigie intellectuelle : austère, cohérent, peu séduit par les effets d’annonce, mais exigeant dans le fond. Il a porté de nombreuses propositions de loi, notamment sur la réforme de la Constitution pour reprendre le contrôle de la politique migratoire.
Dans sa vision, l’économie n’est pas une fin, mais un outil au service d’un projet politique et civilisationnel : celui d’une France souveraine, enracinée, responsable, juste et fidèle à elle-même. Une République de devoirs plus que de droits.
Bruno Retailleau détonne complètement dans le paysage politique français par son parcours « non-conforme » :
Un pur autodidacte politique : Formé en histoire à l’université de Nantes, il n’a jamais fréquenté les sérails parisiens. C’est devenu rarissime chez les dirigeants politiques de premier plan.
Une carrière construite sur le terrain : Enseignant puis chef d’entreprise avant de faire de la politique, il connaît la « vraie vie » économique et sociale, contrairement aux technocrates qui passent directement des grandes écoles aux cabinets ministériels.
L’anti-modèle de la République des énarques : Dans un système où même les opposants au pouvoir sortent souvent du même moule (Sciences Po, ENA, grands corps), Retailleau représente une alternative crédible au « tous pareils » que dénoncent les électeurs.
Une légitimité différente : Sa réussite politique ne doit rien aux réseaux parisiens ou aux parrainages institutionnels, mais uniquement à son ancrage local et à sa capacité à fédérer. C’est presque révolutionnaire dans le système français !
Un discours qui porte : Quand il critique la technocratie ou l’éloignement des élites, il peut le faire avec une crédibilité totale – lui n’en vient pas, il la combat de l’extérieur.
Cette authenticité du parcours pourrait bien être un atout majeur si la France continue de rejeter ses élites traditionnelles.
Sujet de la veille
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