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22 MAI 2025

Churchill, grand amateur de bons mots et de bons vins résumait ainsi sa pensée « Le vice inhérent au capitalisme, c’est l’inégale répartition des richesses. Le vice inhérent au socialisme, c’est l’égale répartition de la misère ». Les inégalités sont-elles le “prix à payer” pour une société plus prospère, plus libre, plus heureuse ?

Les inégalités sont perçues par certains comme le reflet naturel d’une société libre, où les différences de talent, d’effort et de choix justifient des écarts de revenus ou de statut. Dans cette logique, elles ne sont pas des injustices, mais les rouages d’une dynamique méritocratique…
Les inégalités sont perçues par certains comme le reflet naturel d’une société libre, où les différences de talent, d’effort et de choix justifient des écarts de revenus ou de statut. Dans cette logique, elles ne sont pas des injustices, mais les rouages d’une dynamique méritocratique qui stimule la croissance et l’innovation.

Mais cette justification atteint ses limites lorsqu’un trop grand fossé se creuse. Au-delà d’un certain seuil, les inégalités deviennent contre-productives : elles minent la cohésion sociale, bloquent l’égalité des chances et alimentent les tensions démocratiques. La liberté des uns finit alors par étouffer celle des autres.

Le véritable enjeu ne réside donc pas dans une opposition simpliste entre égalité et inégalité, mais dans la quête d’un équilibre : quelles inégalités pouvons-nous juger justes et utiles ? Lesquelles doivent être corrigées ?

Entre initiative individuelle et redistribution, chaque société tente de dessiner un contrat social viable, mais toujours en tension.
FAITS & CHIFFRES • En 2022, le niveau de vie médian en France s’établissait à 2 028 € par mois. Cela signifie que 50 % de la population vit avec moins que ce montant. (INSEE – Niveaux de vie et inégalités – Résultats 2022). Le taux de pauvreté monétaire atteint 14,4 % en 2022, soit environ 9,1 millions de personnes vivant avec moins de 60 % du revenu médian, soit environ 1 220 € par mois
• En 2022, le niveau de vie médian en France s’établissait à 2 028 € par mois. Cela signifie que 50 % de la population vit avec moins que ce montant. (INSEE – Niveaux de vie et inégalités – Résultats 2022) • Le taux de pauvreté monétaire atteint 14,4 % en 2022, soit environ 9,1 millions de personnes vivant avec moins de 60 % du revenu médian, soit environ 1 220 € par mois. (INSEE – Niveaux de vie et inégalités – Résultats 2022) • Les 10 % les plus riches détiennent 47,1 % du patrimoine brut total en France. Les inégalités patrimoniales sont plus marquées que celles des revenus. (INSEE – Enquête Patrimoine 2021, publiée mars 2023) • Le rapport interdécile D9/D1 était de 3,4 en 2022, indiquant que les 10 % les plus riches ont un revenu plus de trois fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres. (INSEE – Niveaux de vie et inégalités – Résultats 2022, rapport D9/D1) • En 2024, le seuil de richesse est fixé à 4 056 € nets par mois pour une personne seule, ce qui correspond aux 8 à 10 % les plus aisés. (Observatoire des inégalités – Seuils de richesse 2024) • Dans l’OCDE, le revenu des 10 % les plus riches est en moyenne 9,5 fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres. Ce ratio était de 7 dans les années 1980. (OCDE – Trends in income inequality and its impact on economic growth, 2014) • Les inégalités aux États-Unis sont parmi les plus fortes du monde développé, avec une faible mobilité sociale et des écarts persistants dans l’accès aux soins, à l’éducation ou au logement. (OCDE – Inequality and Poverty in the United States, 2023) • Piketty démontre que lorsque le rendement du capital (r) dépasse durablement le taux de croissance économique (g), les inégalités augmentent mécaniquement car les patrimoines existants s’accroissent plus vite que les revenus du travail. (Piketty – Le Capital au XXIe siècle – 2013) • L’OCDE établit qu’un coefficient de Gini supérieur à 0,40 commence à freiner significativement la croissance économique en limitant l’accumulation de capital humain dans les classes défavorisées. (OCDE – Focus on Inequality and Growth – 2014) • Cingano démontre que l’augmentation des inégalités a réduit la croissance économique de 4,7 points de pourcentage en moyenne dans les pays de l’OCDE entre 1990 et 2010. (Cingano – Trends in Income Inequality and its Impact on Economic Growth – 2014) • Ostry et ses collègues établissent que les sociétés plus égalitaires connaissent des périodes de croissance économique plus longues et plus durables, tandis que la redistribution n’a généralement pas d’impact négatif sur la croissance. (Ostry – Redistribution, Inequality, and Growth – 2014) • Milanovic analyse observe qu’un certain degré d’inégalité est nécessaire pour inciter à l’innovation, mais que des inégalités excessives créent des barrières à la mobilité sociale. (Milanovic – Global Inequality: A New Approach for the Age of Globalization – 2016) • Stiglitz argumente que les inégalités extrêmes représentent un coût élevé pour l’économie en diminuant la demande globale et en affaiblissant la cohésion sociale nécessaire au bon fonctionnement des marchés. (Stiglitz – Le Prix de l’inégalité – 2012) • Les recherches de Chetty montrent que la mobilité sociale varie considérablement selon les régions américaines. Certaines zones géographiques offrent encore « le rêve américain » tandis que d’autres présentent des chances de mobilité sociale inférieures à celles de pays plus égalitaires. (Chetty – Where is the Land of Opportunity? The Geography of Intergenerational Mobility in the United States – 2014) • Le coefficient de Gini, indicateur synthétique des inégalités de revenus, varie fortement selon les pays, sans lien direct systématique avec leur croissance économique. (Banque mondiale – Indicateur SI.POV.GINI – Données comparées par pays, 2024) • Une hausse des inégalités de revenu peut réduire la croissance à long terme en affaiblissant l’investissement dans l’éducation et l’ascenseur social. (OCDE – In It Together: Why Less Inequality Benefits All, 2015) • Les inégalités modérées peuvent favoriser la croissance dans les pays en développement, mais des inégalités excessives, notamment au profit du top 1 %, réduisent la croissance à moyen terme. (FMI – Causes and Consequences of Income Inequality – A Global Perspective, Dabla-Norris et al., 2015)
FLOP. Les études économiques internationales montrent la complexité du rapport entre inégalités et croissance. Si des inégalités extrêmes peuvent freiner le développement économique, un certain niveau d’écarts peut stimuler des pays en développement…
Les études économiques internationales montrent la complexité du rapport entre inégalités et croissance. Si des inégalités extrêmes peuvent freiner le développement économique, un certain niveau d’écarts peut stimuler l’investissement, notamment dans les pays en développement. Les grandes institutions mondiales – Banque mondiale, OCDE, FMI – convergent sur un point : ce qui pose problème, ce ne sont pas les inégalités en soi, mais leur caractère durable et verrouillé, en particulier la concentration excessive des richesses dans le top 1 % de la population. La France entretient un rapport singulier à l’égalité, l’érige en principe républicain absolu. Cette quête se traduit par une culture de redistribution omniprésente et une méfiance envers la réussite individuelle. Mais cette approche paradoxale tend à freiner l’initiative et la reconnaissance du mérite. Le véritable enjeu dépasse l’égalité formelle : c’est l’équité. L’égalité juridique est acquise – mêmes règles pour tous. Mais l’équité reste un défi : elle prend en compte les contextes individuels, les parcours, les obstacles structurels. L’iniquité est plus dangereuse que l’inégalité. Ce qui révolte, ce n’est pas l’écart de richesse, mais l’injustice vécue au quotidien. C’est le jeune rural sans transport, la mère isolée sans solution de garde, le salarié épuisé sommé de travailler, l’adolescent sans perspective. Les exemples d’injustice sont criants : des salariés malades devant justifier leurs arrêts, pendant que des rentiers profitent de niches fiscales. Des élèves de banlieue stigmatisés quand des lycées privés captent les ressources. Des familles bousculées par des normes administratives tandis que les grandes fortunes contournent les règles. Une société sans équité est fragile. Quand la solidarité devient sélective, quand les élites invoquent des principes abstraits déconnectés des réalités concrètes, le sentiment de mérite s’effondre. Le problème le plus insidieux des inégalités contemporaines réside dans le capitalisme de connivence. Ce n’est pas tant le niveau initial des inégalités qui pose problème, mais leur reproduction systématique au sein des mêmes cercles, des mêmes familles, des mêmes territoires. Ces élites économiques construisent progressivement un écosystème fermé qui préempte les opportunités de création de richesses. Leurs réseaux deviennent des barrières sociales subtiles mais efficaces, conçues pour protéger leurs intérêts et limiter la mobilité sociale. C’est un mécanisme quasi-organique : plus on les critique, plus ces groupes resserrent leurs rangs, développent des stratégies de protection et d’entre-soi. Le capitalisme d’influence transforme ainsi les inégalités en un système auto-régulateur. Les mêmes individus, issus des mêmes grandes écoles, des mêmes milieux sociaux, circulent entre secteurs public et privé, consolidant leurs positions. Les opportunités ne sont plus vraiment ouvertes : elles sont distribuées dans des cercles restreints, selon des logiques de cooptation plutôt que de mérite. Quand ce système ne tourne pas, quand la rotation des élites devient impossible, l’inéquité devient criante. L’ascenseur social se grippe, les talents extérieurs sont systématiquement écartés, et la promesse républicaine de méritocratie s’effondre. Il est temps de repenser notre modèle social. Au lieu de l’ancien triptyque « Liberté, Égalité, Fraternité », proposons : « Liberté, Équité, Solidarité ». La liberté doit s’accompagner de conditions équitables. L’équité est le véritable horizon de justice. La solidarité n’est pas de la charité, mais l’organisation collective qui refuse de laisser tomber les plus vulnérables. Au XXIe siècle, notre défi n’est plus de donner les mêmes droits, mais de garantir les mêmes chances. C’est par l’équité, et non par un égalitarisme abstrait, que nous reconstruirons la promesse républicaine.
FLIP. L’inégalité est le signe d’une société libre qui progresse. Dans un système fondé sur la liberté d’entreprendre et la propriété privée, les écarts de situation sont non seulement inévitables mais nécessaires. Ces différences motivent et stimulent le progrès collectif…
L’inégalité est le signe d’une société libre qui progresse. Dans un système fondé sur la liberté d’entreprendre et la propriété privée, les écarts de situation sont non seulement inévitables mais nécessaires. Ces différences motivent et stimulent le progrès collectif, générant une prospérité qui permet d’aider les plus vulnérables. Vouloir imposer l’égalité absolue revient à ignorer la nature humaine et à paralyser le développement. L’histoire démontre que les utopies égalitaristes ont systématiquement conduit à l’appauvrissement général. La Révolution française, tout en abolissant les privilèges de naissance, n’a jamais visé l’effacement des différences entre citoyens. La Déclaration des droits de l’homme affirme que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » mais reconnaît la légitimité des « distinctions sociales » quand elles servent « l’utilité commune ». Cette « utilité commune » des inégalités se manifeste par leur capacité à stimuler l’innovation, récompenser l’effort et optimiser l’allocation des ressources. La perspective d’améliorer sa condition crée une émulation bénéfique à tous. Supprimer cette perspective reviendrait à anéantir motivation, effort et ambition – les moteurs mêmes du progrès. Les sociétés les plus prospères et innovantes sont celles qui valorisent la liberté et assument une part d’inégalités. Dans ces écosystèmes dynamiques, les inégalités sont fluides et non figées. Il faut distinguer inégalités de situation et inégalités des chances : que les fortunes diffèrent est normal ; vivre dans une société où chacun reste prisonnier de sa condition de naissance est inacceptable. Les grands entrepreneurs illustrent cette « utilité commune » des inégalités. Jeff Bezos (Amazon), Elon Musk (Tesla, SpaceX) ou Bernard Arnault (LVMH) ont créé des centaines de milliers d’emplois. Le phénomène de « ruissellement » économique existe réellement à travers l’innovation : quand Mark Zuckerberg développe Facebook, il crée une plateforme permettant à des millions de petites entreprises de prospérer. Ces fortunes technologiques ne sont pas des rentiers passifs mais des bâtisseurs qui investissent constamment dans de nouveaux projets et prennent des risques considérables. À l’inverse, la redistribution excessive engendre assistanat et déresponsabilisation. Quand travailler davantage ne rapporte guère plus que les aides sociales, le contrat social se délite. Les études sur le bien-être montrent que ce n’est pas tant le niveau d’inégalité qui affecte le bonheur collectif que la perception de sa propre trajectoire. Les citoyens acceptent les écarts tant qu’ils sentent que leurs efforts peuvent être récompensés. Le lien entre inégalités et instabilité sociale doit être nuancé. Ce qui provoque les crises n’est pas l’inégalité en elle-même, mais le sentiment d’injustice. Les Gilets jaunes en France se sont soulevés contre l’injustice fiscale et l’abandon territorial, pas contre les inégalités. À l’inverse, Singapour maintient une stabilité remarquable malgré de fortes inégalités, car la méritocratie y est perçue comme effective. Vouloir réduire obstinément les écarts compromet la liberté et l’initiative. Les inégalités ne sont pas le prix à payer pour la prospérité – elles en sont la condition nécessaire, tant qu’elles traduisent une différence d’efforts et non une confiscation des chances. Existe-t-il un seuil au-delà duquel les inégalités deviendraient contre-productives? Cette question divise les économistes. La thèse de Thomas Piketty sur la concentration des richesses ignore les mécanismes de dispersion du capital et suppose un rendement stable. L’OCDE estime qu’un coefficient de Gini supérieur à 40 freine la croissance, mais les comparaisons internationales montrent des situations contrastées. D’autres travaux suggèrent qu’au-delà d’un certain niveau, les inégalités peuvent compromettre la croissance à long terme, sans remettre en cause leur principe. La vraie question n’est pas le niveau absolu d’inégalités qu’une société peut tolérer, mais les mécanismes qui les rendent dynamiques et fécondes. Une société où la compétition reste ouverte et l’ascenseur social fonctionne peut supporter des écarts importants. En revanche, même des inégalités modérées deviennent intolérables lorsqu’elles se figent en castes héréditaires. Les inégalités doivent refléter les mérites et contributions réelles à la prospérité collective, non des privilèges indus. C’est lorsqu’elles se rigidifient qu’elles perdent leur justification d’utilité commune. Avec un État de droit, une société libre produit inévitablement des différences. C’est précisément l’idée.
FLAP. Les inégalités peuvent être moteur du progrès, mais sont plus souvent une menace pour nos sociétés modernes ouvertes et transparentes.. Loin d’être une condition de prospérité, elles en deviennent le principal obstacle…
Les inégalités peuvent être moteur du progrès, mais sont plus souvent une menace pour nos sociétés modernes ouvertes et transparentes.. Loin d’être une condition de prospérité, elles en deviennent le principal obstacle : rongeant les institutions, fracturant le corps social et compromettant nos idéaux démocratiques. Sur le plan économique, les études les plus rigoureuses démontrent qu’un niveau excessif d’inégalités paralyse la croissance. Quand une minorité concentre les richesses, la consommation globale s’effondre et le potentiel humain reste inexploité. Les travaux de l’OCDE et de Thomas Piketty sont sans appel : au-delà d’un certain seuil, les inégalités bloquent l’efficacité économique et empêchent l’émergence des talents issus des milieux modestes. La dimension politique est tout aussi préoccupante. Les écarts extrêmes de revenus transforment le pouvoir économique en pouvoir d’influence. Les plus riches manipulent les systèmes – lobbying, médias, financement politique – pour servir leurs intérêts. La démocratie se trouve ainsi pervertie : une liberté à géométrie variable, où seuls les dominants ont réellement les moyens d’agir. Le rapport au bonheur se dégrade également. La psychologie sociale montre que les individus ne mesurent pas leur bien-être à leur situation absolue, mais par comparaison. Plus les écarts se creusent, plus le sentiment d’humiliation sociale s’étend. Une société qui exhibe le luxe pendant que d’autres survivent dans la précarité devient un espace de tensions permanentes. Le mythe du mérite s’effondre face à la réalité. Les inégalités de naissance verrouillent les trajectoires individuelles. L’école, loin de compenser, reproduit ces mécanismes. Les héritiers transmettent non seulement un capital financier, mais aussi culturel et relationnel. La méritocratie n’est plus un levier d’émancipation, mais un récit d’autojustification. Réduire les inégalités est une nécessité morale et politique. Il ne s’agit pas d’imposer une uniformité absurde, mais de construire une société d’égale dignité. Les modèles scandinaves le prouvent : on peut concilier dynamisme économique, liberté individuelle et réduction des écarts. Les inégalités sont un vrai choix de société, souvent implicite. Elles ne sont ni naturelles ni nécessaires. Tout invite à les combattre pour préserver ce qui rend la vie collective possible : la confiance, la justice, la solidarité. Une société trop inégalitaire est par essence instable, injuste et, à terme, invivable.

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Baruch Spinoza

Les inégalités sociales dépassent la simple dimension arithmétique. Elles s’incarnent dans les parcours de vie, les opportunités différenciées, les mécanismes structurels de reproduction sociale. Notre modèle démocratique souffre d’un décalage croissant entre ses idéaux proclamés et ses réalités concrètes.
Les inégalités sociales dépassent la simple dimension arithmétique. Elles s’incarnent dans les parcours de vie, les opportunités différenciées, les mécanismes structurels de reproduction sociale. Notre modèle démocratique souffre d’un décalage croissant entre ses idéaux proclamés et ses réalités concrètes.

Imaginons un Capital d’Émancipation Universel (CEU) qui redistribue les opportunités dès l’origine plutôt que de tenter de compenser les inégalités a posteriori.

Le principe du CEU est simple : attribuer 30 000 euros à chaque enfant dès sa naissance, sur un compte géré par un fonds public, mobilisable à 18 ans pour quatre usages précis : formation supérieure, création d’entreprise, premier achat immobilier, reconversion professionnelle après 40 ans.

Cette proposition s’inscrit dans une dynamique internationale, inspirée des « Child Development Accounts » à Singapour, des « Child Trust Funds » britanniques et des « Baby Bonds » américains. Elle se distingue fondamentalement des aides sociales traditionnelles en donnant à chacun la capacité de faire des choix structurants pour sa trajectoire personnelle.

Sur le plan budgétaire, pour 720 000 naissances annuelles en France, l’investissement représenterait 22 milliards d’euros, soit 0,8% du PIB national et 5% du budget de l’État. Ce montant équivaut au budget de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Pour rappel, le RSA c’est 1,8 million d’allocataires pour un coût de 12 milliards d’euros par an. Aujourd’hui le RSA est récurrent, sans limite de temps. Cela pourrait devenir une aide temporaire sur deux ans lorsqu’on est frappé par un accident de la vie. Mais, pour beaucoup, c’est aujourd’hui une sorte de Revenu Universel (RU)

La comparaison avec le RU est instructive. Les deux dispositifs partagent l’ambition de réduire les inégalités et de renforcer l’autonomie, mais leurs logiques diffèrent radicalement. Le CEU constitue une dotation unique en début de vie, fléchée vers des investissements structurants, là où le RU propose un soutien financier régulier et libre d’usage.

Le coût du RU varie considérablement selon ses paramètres. Un RU de 1 000 euros mensuels par adulte atteindrait environ 26% du PIB, ce qui le rendrait immédiatement irréaliste sans suppression des aides existantes. Dans les scénarios les plus optimistes, avec une intégration fiscale ou un montant plus modeste, le coût pourrait se situer entre 5 et 10% du PIB. Le CEU apparaît significativement moins coûteux, favorisant une émancipation active plutôt qu’une compensation continue.

Le financement du CEU nécessiterait d’explorer de nouveaux leviers, notamment la fiscalité des successions. Les droits de succession représentent actuellement une source de revenu importante pour l’État. Une réallocation partielle ou une modulation de ces taxes pourrait contribuer au financement du dispositif.

Le dispositif impliquerait des devoirs explicites : absence de délits graves, respect de la légalité, assiduité scolaire jusqu’à 16 ans, engagement dans un parcours éducatif ou professionnel. Ces critères transformeraient le CEU en un pacte social, renforçant sa légitimité et encourageant la participation citoyenne.

La philosophie sous-jacente marque une transition de l’État-Providence à un modèle d’État-Équité. L’objectif n’est pas d’imposer une égalité formelle, mais de créer des opportunités comparables. Cette approche différenciée concentrerait la solidarité là où les besoins sont les plus criants : territoires délaissés, jeunes en difficulté, travailleurs en transition…

Dans le domaine éducatif, cela supposerait une remise en question du collège unique, une révision des mécanismes de financement, la création de passerelles entre territoires et la suppression des modes de sélection fondés sur des codes culturels spécifiques.

L’équité n’est pas l’égalité. Une société peut être formellement égalitaire tout en demeurant profondément injuste.

Le CEU inverse la logique: donner à chacun les moyens de sa propre émancipation, sans stigmatiser la réussite ni faire porter le poids des inégalités aux plus riches.

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