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23 MAI 2025

ET SI TRUMP AVAIT RAISON… SANS LE SAVOIR ?

Donald Trump est souvent perçu comme impulsif, populiste, provocateur… Derrière cette brutalité apparente pourrait se cacher, sans même qu’il en ait pleinement conscience, une réponse adaptée aux grands défis économiques et sociaux actuels. L’économie mondialisée, fondée sur un libre-échange sans limites, atteint aujourd’hui ses contradictions : raréfaction des matières premières stratégiques, dépendance risquée envers la Chine, tensions géopolitiques accrues…
Donald Trump est souvent perçu comme impulsif, populiste, provocateur… Derrière cette brutalité apparente pourrait se cacher, sans même qu’il en ait pleinement conscience, une réponse adaptée aux grands défis économiques et sociaux actuels. L’économie mondialisée, fondée sur un libre-échange sans limites, atteint aujourd’hui ses contradictions : raréfaction des matières premières stratégiques, dépendance risquée envers la Chine, tensions géopolitiques accrues, préoccupations environnementales,en particulier autour du transport maritime et aerien, émergence de l’intelligence artificielle menaçant massivement l’emploi des classes moyennes…

Le retour à la relocalisation, aux barrières douanières et à la réindustrialisation locale pourrait constituer une protection efficace face à la menace chinoise, particulièrement brutale dans certains domaines stratégiques comme les voitures électriques ou les énergies renouvelables, et face aux déstabilisations profondes que va provoquer l’IA sur la cohésion sociale.

Donald Trump semble agir sans stratégie aboutie ou explicite. Son intuition et son pragmatisme pourraient cependant s’avérer judicieux face à une économie mondiale sous pression, qui entre dans une ère de finitude et de concurrence exacerbée pour des ressources de plus en plus rares.

En relançant la souveraineté économique américaine, Donald Trump est-il en train d’anticiper ces bouleversements ?

FAITS & CHIFFRES • +145 % de droits de douane imposés en 2025 par Trump sur certains produits chinois, relançant une guerre commerciale et provoquant une onde de choc mondiale
• Le commerce bilatéral USA-Chine pourrait chuter de 80 % en 2025 sous l’effet des nouvelles barrières tarifaires…
FAITS & CHIFFRES • +145 % de droits de douane imposés en 2025 par Trump sur certains produits chinois, relançant une guerre commerciale et provoquant une onde de choc mondiale. (Axios Macro, 11 avril 2025) • Le commerce bilatéral USA-Chine pourrait chuter de 80 % en 2025 sous l’effet des nouvelles barrières tarifaires. (The Guardian, 16 avril 2025) • Les politiques tarifaires de Trump entraîneraient une perte de -6 % de PIB à long terme, -5 % sur les salaires et -22 000 $ par foyer. (Penn Wharton Budget Model, avril 2025) • L’inflation bondirait de +2,3 % à cause des tarifs, soit -3 800 $ de pouvoir d’achat annuel pour un ménage américain. (Yale Budget Lab, avril 2025) • Malgré les annonces, 66 000 emplois industriels ont disparu entre 2024 et 2025, illustrant l’échec de la stratégie protectionniste. (Alliance for American Manufacturing, 10 avril 2025) • L’emploi manufacturier reste stable début 2025 (12,8 millions d’emplois), sans création nette d’emplois industriels. (FRED – MANEMP, mars 2025) • 900 économistes, dont plusieurs Nobel, dénoncent la politique tarifaire comme « économiquement désastreuse » dans une lettre ouverte. (Business Insider, 15 avril 2025) • L’OMC prévoit -0,2 % de commerce mondial en 2025, conséquence directe des décisions américaines. (AP News, 16 avril 2025) • Les relocalisations promises restent marginales : incertitudes, faible investissement et instabilité réglementaire freinent les effets attendus. (AP News, 14 avril 2025) • Les entreprises chinoises délocalisent en Asie pour contourner les droits de douane, rendant les mesures peu efficaces. (The Times, 10 avril 2025)
FLOP. Donald Trump, c’est l’homme qui dit tout et son contraire, qui confond les idées avec les slogans, qui prend le monde pour un ring de catch et qui, d’un revers de main, remet en cause trente ans de discours creux…
Donald Trump, c’est l’homme qui dit tout et son contraire, qui confond les idées avec les slogans, qui prend le monde pour un ring de catch. Et c’est pourtant lui qui, d’un revers de main, remet en cause trente ans de discours creux. Il ne comprend pas le XXIe siècle ? Non. Mais qui peut encore prétendre le comprendre, ce siècle ? Qui peut croire que tout ça tient encore debout ? A sa façon, Trump met le doigt sur le vrai malaise. On l’a vu faire campagne avec ses fameux “Make America Great Again”, ses coups de menton, ses casquettes rouges, ses menaces de guerre économique, ses rodomontades sur les frontières, les usines, les hommes forts. On a ri, puis on a tremblé. Et maintenant, on constate que ses caricatures sont devenues des diagnostics : les ouvriers n’en peuvent plus, la mondialisation fatigue tout le monde sauf ceux qui n’ont jamais eu à en souffrir, et les institutions internationales ressemblent à des meubles IKEA sans mode d’emploi. Trump est un mégaphone. Contre les études des experts, les rapports, les conférences, les comités éthiques, les pactes verts, les traités commerciaux… qui se sont accumulés ad nauseam, souvent sans résultat tangible. Ses tarifs ? Inefficaces, coûteux, ridicules. Sans doute, mais avons-nous encore le contrôle de notre économie ? Peut-on choisir ce que l’on produit, ce que l’on importe, ce que l’on protège ? Est-ce absurde de vouloir qu’un pays fabrique encore lui-même ce dont il a le plus besoin ? Trump pose de bonnes questions. Il défie les alliances, bouscule l’OTAN, menace ses partenaires historiques, claque la porte des sommets. Pathétique ? Parfois. Inquiétant ? Souvent. Mais les vieilles routines n’étaient plus tenables. Les États-Unis jouaient les gendarmes du monde pendant que d’autres faisaient leur business. Il y avait un déséquilibre. Trump l’a dénoncé, avec fracas. Parfois, le fracas fait plus avancer les choses que les notes de synthèse. On peut rire de son obsession pour les deals, ses tweets infantiles, sa rhétorique binaire, sa manière de prendre la géopolitique pour une émission de télé-réalité. On peut critiquer sa brutalité, son mépris des institutions, son rapport incertain à la vérité. Mais s’il réussit à capter l’angoisse de millions de personnes, ce n’est pas tout à fait par hasard. Donald Trump est la preuve vivante que ce que nous appelons “raisonnable” ne convainc plus personne. Il surgit là où les discours polis ne disent plus rien, où la complexité sert d’alibi à l’impuissance, où l’expertise tourne en rond. On espérait mieux. On s’était dit que l’intelligence, la nuance, la mesure allaient revenir. Mais c’est lui qui est revenu. Il n’a rien changé. Mais il a tout exposé.
FLIP. Et si la brutalité de Donald Trump était le symptôme d’un monde qui change ? Et si, dans sa manière brouillonne, théâtrale, parfois irréfléchie, il exprimait une vérité profonde que nos élites refusent de voir ?…
Et si la brutalité de Donald Trump était le symptôme d’un monde qui change ? Et si, dans sa manière brouillonne, théâtrale, parfois irréfléchie, il exprimait une vérité profonde que nos élites refusent de voir ? Il n’a pas les bons mots. Mais il touche souvent là où ça fait mal. Depuis trente ans, la mondialisation est présentée comme un progrès naturel, inéluctable, bénéfique pour tous. En réalité, elle a fabriqué des gagnants et des perdants. Les gagnants ? Les grandes multinationales, les centres urbains hyperconnectés, les détenteurs de capitaux. Les perdants ? Les ouvriers des usines délocalisées, les agriculteurs laminés par les importations, les petites villes vidées de leur substance. Trump a compris cela. Il n’a pas lu Piketty. Mais il a écouté ces électeurs qui, en Pennsylvanie, dans l’Ohio ou au Michigan, n’ont plus rien à perdre. Et à force d’entendre que tout va bien quand tout va mal, ils ont fini par se dire que le problème, c’était le système. Oui, les tarifs douaniers coûtent cher. Oui, ils réduisent le pouvoir d’achat. Mais la mondialisation « low-cost » n’était-elle pas aussi un autre mirage ? Quand un téléviseur chinois coûte 500 euros de moins, mais qu’il faut cinq ans d’indemnités pour compenser une usine qui ferme, le calcul est-il si évident ? Trump agit avec sa logique de promoteur immobilier : il veut faire monter les enchères, créer de l’effet de levier, provoquer le choc. Ce n’est ni élégant, ni politiquement correct, mais c’est parfois efficace. Résultat ? Des multinationales qui commencent à relocaliser, des partenaires commerciaux qui cessent de prendre les États-Unis pour un tiroir-caisse, un débat relancé sur la souveraineté économique. Trump fracasse le multilatéralisme. Mais ce multilatéralisme, dans quel état est-il ? L’OMC est paralysée. L’ONU impuissante. L’Union européenne divisée. Face à des blocs autoritaires qui avancent leurs pions sans complexe, le vieux logiciel de la concertation permanente montre ses limites. Trump explique : « L’Amérique n’est plus là pour faire plaisir, elle est là pour défendre ses intérêts. » Cela choque les diplomates, mais cela parle aux peuples. Son élection en 2016 fut un signal d’alarme. Sa réélection en 2024, un cri de désespoir. Les américains ne votent pas pour lui parce qu’ils le trouvent exemplaire. Ils votent pour lui parce que les promesses de la mondialisation heureuse n’ont pas été tenues. Parce que la démocratie, vidée de son sens, semble n’être plus qu’une mise en scène au profit de quelques-uns. Trump est moins en avance sur son temps que notre époque est en retard sur ses promesses.
FLAP. Ce n’est pas parce qu’un homme tape au hasard qu’il vise juste. Et ce n’est pas parce qu’il heurte certaines vérités en passant qu’il faut lui accorder plus de clairvoyance qu’il n’en a …

Ce n’est pas parce qu’un homme tape au hasard qu’il vise juste. Et ce n’est pas parce qu’il heurte certaines vérités en passant qu’il faut lui accorder plus de clairvoyance qu’il n’en a.

Donald Trump ne met pas en lumière les contradictions de la mondialisation : il les instrumentalise, sans jamais proposer de cap cohérent. Et c’est justement cela qui est dangereux.

Un chaos politique peut parfois déboucher sur un ordre nouveau. Celui de Trump fabrique seulement plus de chaos.

Ses partisans aiment à dire qu’il “voit quelque chose” que les autres refusent de voir. Qu’il “dit tout haut” ce que d’autres n’osent même pas penser. Mais penser quoi, exactement ?

Qu’il faudrait réindustrialiser ? Très bien. Mais comment le faire avec une guerre tarifaire tous azimuts qui augmente les prix, affole les chaînes d’approvisionnement et nuit à ses propres PME ?

Que les institutions multilatérales sont à bout de souffle ? C’est vrai. Mais alors pourquoi ne pas les réformer au lieu de les mépriser ouvertement ?

Qu’il faut défendre les classes moyennes ? Certainement. Mais alors pourquoi ses baisses d’impôts profitent-elles en priorité aux 1 % les plus riches ?

Trump ne révèle pas les dysfonctionnements du système. Il les exploite pour son seul profit politique.

Ses tarifs douaniers sont l’illustration parfaite du malentendu. Brandis comme des armes de guerre économique, ils sont censés relocaliser la production, protéger les emplois, restaurer la grandeur.

Dans les faits, ils renchérissent les biens importés, ralentissent les investissements et finissent par peser sur le pouvoir d’achat des ménages. Les pertes nettes pour l’économie américaine sont massives : -6 % de PIB à long terme, -5 % de salaires, jusqu’à 22 000 $ de manque à gagner par foyer.

L’emploi industriel n’a pas redémarré. La balance commerciale, elle non plus, ne s’est pas redressée. Le remède tue le patient sans guérir la maladie.

Ce qu’on prend pour une stratégie est une succession de coups de menton sans vision d’ensemble. Trump sanctionne la Chine, menace l’Europe, étrangle les voisins d’Amérique latine, attaque les alliés comme s’ils étaient des adversaires.

Pour quelle construction de long terme ? Aucune. Juste des rapports de force bilatéraux, souvent improvisés, toujours brutaux, rarement durables. Il ne renégocie pas les règles du jeu : il change la table en plein milieu de la partie, convaincu que le bluff suffit pour obtenir des avancées.

Même sur le plan politique, Trump signe une désaffiliation croissante, un épuisement des contre-pouvoirs, un désespoir électoral, une impasse démocratique. Au lieu d’incarner la voix du peuple, il en capte les crispations, les détourne, les amplifie pour régner.

On peut critiquer la mondialisation sans tomber dans le trumpisme. On peut dénoncer les impasses de l’OMC, les délocalisations aveugles, l’illusion d’un libre-échange infini, sans pour autant justifier la brutalité cynique d’un homme qui, au fond, ne croit ni en la coopération, ni en la loi, ni même en la vérité.

Trump ne dérange pas parce qu’il pense loin. Il dérange parce qu’il ne pense pas. Il réagit, attaque, menace, insulte. Il construit sur du sable, détruit ce qui tient encore debout, et revendique l’effondrement comme une preuve de son bon sens.

Le 21e siècle a besoin d’un cap. Pas d’un promoteur en roue libre, mais d’un capitaine lucide. La mondialisation a peut-être déraillé mais Trump n’est pas la solution, tout juste le symptôme. Ou est la refondation ?

« Il ne connaît ni la géographie, ni l’histoire, mais il agit comme s’il les avait inventées. Est-ce suffisant pour redessiner les cartes ?» Napoléon Bonaparte

BILLET Et si on s’était trompés sur Trump ? Et si son obsession pour les usines, les droits de douane, les deals bilatéraux, n’était pas qu’un réflexe nostalgique ou populiste ?

BILLET

Et si on s’était trompés sur Trump ? Et si son obsession pour les usines, les droits de douane, les deals bilatéraux, n’était pas qu’un réflexe nostalgique ou populiste ? Et si c’était, au contraire, une anticipation maladroite mais lucide du monde qui vient ?

Le XXe siècle a été façonné par l’industrie. Le XXIe a été proclamé numérique, globalisé, post-matériel. Mais dans ce décor de data et de plateformes, une ombre immense s’approche : l’IA générative. Et avec elle, une lame de fond. Pas une innovation comme les autres. Une onde de choc. L’automatisation des tâches cognitives, l’écrasement de la valeur humaine dans des pans entiers de l’économie, une déflagration sociale aussi violente que celle provoquée par la machine-outil ou l’ordinateur personnel. Des millions d’emplois vont disparaître. Pas en 2050. Demain.

Trump ne l’a jamais formulé ainsi. Il ne cite ni ChatGPT, ni OpenAI, ni les rapports de McKinsey. Mais peut-être l’a-t-il senti. Ou peut-être que ceux qui le conseillent le savent très bien. Quand la high-tech vous dit que l’IA est l’avenir, vous avez deux options : spéculer dessus… ou protéger votre base sociale avant l’impact.

Et pour protéger cette base, que faut-il ? Du travail. Du concret. De l’ancrage. L’économie virtuelle ne nourrit pas une démocratie. Elle enrichit quelques plateformes. Alors Trump rouvre des aciéries, pousse les constructeurs à rapatrier la production, tape sur la Chine, exige des usines sur le sol américain. C’est un acteur politique qui prépare une société post-IA, où il faudra que les gens aient encore quelque chose à faire, quelque chose à produire, quelque chose à défendre.

Pour cela, il faut du sol. Des ressources. Des matières premières. D’où son obsession pour l’autonomie énergétique, le protectionnisme, le contrôle des approvisionnements. D’où ses provocations géographiques : Groenland, Canada, pétrole, mines, pipelines, matières en Ukraine… C’est une lecture brutale d’un monde qui se réarme sur le plan industriel, où les chaînes de valeur se resserrent, où l’autosuffisance redevient une condition de la souveraineté.

Trump voit le libre-échange ralentir. Il accélère la transition. Il détruit les règles du jeu parce qu’il parie que ce jeu est déjà terminé. Il sait – ou pressent – que le monde va redevenir un archipel de blocs, chacun devant assurer sa résilience. Et il veut que son pays soit prêt.

Trump incarne une stratégie de survie dans un monde de finitude : face à l’intelligence artificielle, à la raréfaction des ressources, à l’épuisement du récit globalisé, il reconstruit des murs, des outils, des circuits courts. Il rouvre des usines comme on creuse des abris.

A force de construire, Trump le promoteur, veut consolider sa citadelle, Fortress USA face au chaos du XXIème siècle. Ne devrions nous pas faire pareil ?

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