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4 JUIN 2025
ET SI LA FRANCE ÉTAIT LE PAYS LE PLUS ATTRACTIF D’EUROPE PARCE QUE LE PLUS GÉNÉREUX ET LE MOINS COMPÉTITIF ?
Pour la sixième année consécutive, la France est le premier pays européen en nombre de projets d’investissements directs étrangers (IDE), selon le baromètre EY 2025…
Pour la sixième année consécutive, la France est le premier pays européen en nombre de projets d’investissements directs étrangers (IDE), selon le baromètre EY 2025. Pourtant, le nombre d’emplois créés est en baisse et la compétitivité du pays suscite des inquiétudes récurrentes.
Le coût du travail, les rigidités réglementaires et l’instabilité politique sont pointés du doigt par les entreprises.
Derrière les milliards annoncés et les discours de sommet, se pose une question dérangeante : et si cette attractivité dissimulait une dépendance aux subventions publiques, un affaiblissement structurel de notre appareil productif, des marchés, français et européens, faciles à capter faute d’industriels locaux compétitifs ?
FAITS & CHIFFRES Les 15 principaux projets de « Choose France 2024 » • ProLogium – 5,2 Mds € / Batteries solides / Dunkerque / 3 000 emplois. S’intégrer à la chaîne…
FAITS & CHIFFRES Les 15 principaux projets de « Choose France 2024 »
• ProLogium – 5,2 Mds € / Batteries solides / Dunkerque / 3 000 emplois. S’intégrer à la chaîne de valeur européenne des batteries, avec soutien public et proximité des constructeurs auto.
• Microsoft – 4 Mds € / Cloud & IA / Paris, Marseille, Mulhouse / n.d. Renforcer l’infrastructure numérique en France, respecter le RGPD et capter la demande européenne.
• Amazon – 1,2 Md € / Logistique & Cloud / Sites multiples / 3 000 emplois. Améliorer les délais de livraison et renforcer les capacités cloud sur le marché français et européen.
• Sanofi – 1,1 Md € / Pharmaceutique / Vitry-sur-Seine, Le Trait, Lyon / 500 emplois. Augmenter la production de biomédicaments en s’appuyant sur l’écosystème de santé français.
• FertigHy – 1,3 Md € / Engrais bas carbone / Hauts-de-France / 250 emplois.Produire des engrais décarbonés en France, avec appui aux transitions agricoles et industrielles.
• DFDS – 1 Md € / Ferries électriques / Pas-de-Calais / n.d.Verdir le transport maritime en réponse aux exigences européennes et capter des subventions.
• Telehouse – 1 Md € / Data centers / Île-de-France, région Sud / 100 emplois. Déployer des data centers écoresponsables pour accompagner la croissance du cloud en Europe.
• Equinix – 630 M € / Data centers / Meudon (92) / n.d. Étendre les infrastructures cloud et améliorer la connectivité sur le territoire européen.
• Pfizer – 500 M € / Pharmaceutique / France (divers sites) / n.d.Développer l’innovation en santé en partenariat avec les hôpitaux et labos français.
• AstraZeneca – 365 M € / Pharmaceutique / Dunkerque / 100 emplois. Étendre une usine pour répondre à la demande européenne et profiter de la main-d’œuvre qualifiée.
• McCain – 350 M € / Agroalimentaire / Trois sites en France / n.d.Moderniser ses usines et augmenter la production pour le marché européen du surgelé.
• Holcim – Montant non précisé / Matériaux – décarbonation / France / n.d. Réduire l’empreinte carbone via captation de CO₂, avec soutien public aux projets verts.
• Skeleton Technologies – Montant non précisé / Stockage énergie / Toulouse / n.d. Produire des supercondensateurs près d’Airbus, avec appui à l’innovation énergétique.
• IVECO – 112 M € / Mobilité verte / Annonay & Rorthais / n.d. Développer la production de bus électriques et à hydrogène pour les marchés français et européen.
• Hunan Changyuan Lico / Enchem / KL1 AG – Montants cumulés non précisés / Matériaux pour batteries / Dunkerque / n.d. Approvisionner le marché européen en matériaux critiques tout en sécurisant les chaînes logistiques locales.
• ProLogium – 5,2 Mds € / Batteries solides / Dunkerque / 3 000 emplois. S’intégrer à la chaîne de valeur européenne des batteries, avec soutien public et proximité des constructeurs auto.
• Microsoft – 4 Mds € / Cloud & IA / Paris, Marseille, Mulhouse / n.d. Renforcer l’infrastructure numérique en France, respecter le RGPD et capter la demande européenne.
• Amazon – 1,2 Md € / Logistique & Cloud / Sites multiples / 3 000 emplois. Améliorer les délais de livraison et renforcer les capacités cloud sur le marché français et européen.
• Sanofi – 1,1 Md € / Pharmaceutique / Vitry-sur-Seine, Le Trait, Lyon / 500 emplois. Augmenter la production de biomédicaments en s’appuyant sur l’écosystème de santé français.
• FertigHy – 1,3 Md € / Engrais bas carbone / Hauts-de-France / 250 emplois.Produire des engrais décarbonés en France, avec appui aux transitions agricoles et industrielles.
• DFDS – 1 Md € / Ferries électriques / Pas-de-Calais / n.d.Verdir le transport maritime en réponse aux exigences européennes et capter des subventions.
• Telehouse – 1 Md € / Data centers / Île-de-France, région Sud / 100 emplois. Déployer des data centers écoresponsables pour accompagner la croissance du cloud en Europe.
• Equinix – 630 M € / Data centers / Meudon (92) / n.d. Étendre les infrastructures cloud et améliorer la connectivité sur le territoire européen.
• Pfizer – 500 M € / Pharmaceutique / France (divers sites) / n.d.Développer l’innovation en santé en partenariat avec les hôpitaux et labos français.
• AstraZeneca – 365 M € / Pharmaceutique / Dunkerque / 100 emplois. Étendre une usine pour répondre à la demande européenne et profiter de la main-d’œuvre qualifiée.
• McCain – 350 M € / Agroalimentaire / Trois sites en France / n.d.Moderniser ses usines et augmenter la production pour le marché européen du surgelé.
• Holcim – Montant non précisé / Matériaux – décarbonation / France / n.d. Réduire l’empreinte carbone via captation de CO₂, avec soutien public aux projets verts.
• Skeleton Technologies – Montant non précisé / Stockage énergie / Toulouse / n.d. Produire des supercondensateurs près d’Airbus, avec appui à l’innovation énergétique.
• IVECO – 112 M € / Mobilité verte / Annonay & Rorthais / n.d. Développer la production de bus électriques et à hydrogène pour les marchés français et européen.
• Hunan Changyuan Lico / Enchem / KL1 AG – Montants cumulés non précisés / Matériaux pour batteries / Dunkerque / n.d. Approvisionner le marché européen en matériaux critiques tout en sécurisant les chaînes logistiques locales.
FLOP. Il faut arrêter de confondre quantité et qualité. Si la France attire des IDE, c’est parce qu’elle est vulnérable, pas parce qu’elle est performante…
FLOP. Il faut arrêter de confondre quantité et qualité. Si la France attire des IDE, c’est parce qu’elle est vulnérable, pas parce qu’elle est performante. Prenons Amazon : ses investissements massifs en France sont moins une marque de confiance qu’un moyen de contourner des normes sociales contraignantes en s’appuyant sur des subventions locales. Le groupe déploie ses entrepôts dans des zones où l’emploi est en crise, capte les aides territoriales… et concurrence les commerçants français, sans rien payer aux mêmes conditions.
Même logique pour ProLogium, le géant taïwanais des batteries : l’État lui offre plus d’un milliard d’euros pour installer une usine à Dunkerque. Mais à qui profite vraiment l’opération ? Aux emplois locaux, ou à une entreprise qui, demain, pourra reconfigurer sa production vers l’Asie dès que la donne changera ? L’investissement est massif, mais la dépendance aussi.
Quant à Microsoft, sa stratégie est limpide : implanter des data centers pour se conformer aux exigences européennes de localisation des données. L’entreprise ne s’ancre pas dans l’écosystème local, elle s’adapte à une contrainte juridique. Ce n’est pas de la confiance, c’est du calcul. Les data centers génèrent peu d’emplois, consomment beaucoup d’énergie, et bénéficient pourtant d’aides publiques.
Enfin, dans la santé, Pfizer ne crée pas d’usines, il signe des accords public-privé pour co-développer des projets avec des chercheurs français. Mais les brevets, eux, seront américains. Le transfert de valeur est clair : le savoir-faire est ici, les profits ailleurs.
La vérité, c’est que beaucoup de ces projets sont motivés par la taille des marchés à conquérir, la faiblesse du tissu industriel local, la dispersion des aides publiques, et l’obsession politique pour la mise en scène de l’attractivité.
La France devient un terrain d’exploitation optimisé, pas un écosystème stratégique.
Même logique pour ProLogium, le géant taïwanais des batteries : l’État lui offre plus d’un milliard d’euros pour installer une usine à Dunkerque. Mais à qui profite vraiment l’opération ? Aux emplois locaux, ou à une entreprise qui, demain, pourra reconfigurer sa production vers l’Asie dès que la donne changera ? L’investissement est massif, mais la dépendance aussi.
Quant à Microsoft, sa stratégie est limpide : implanter des data centers pour se conformer aux exigences européennes de localisation des données. L’entreprise ne s’ancre pas dans l’écosystème local, elle s’adapte à une contrainte juridique. Ce n’est pas de la confiance, c’est du calcul. Les data centers génèrent peu d’emplois, consomment beaucoup d’énergie, et bénéficient pourtant d’aides publiques.
Enfin, dans la santé, Pfizer ne crée pas d’usines, il signe des accords public-privé pour co-développer des projets avec des chercheurs français. Mais les brevets, eux, seront américains. Le transfert de valeur est clair : le savoir-faire est ici, les profits ailleurs.
La vérité, c’est que beaucoup de ces projets sont motivés par la taille des marchés à conquérir, la faiblesse du tissu industriel local, la dispersion des aides publiques, et l’obsession politique pour la mise en scène de l’attractivité.
La France devient un terrain d’exploitation optimisé, pas un écosystème stratégique.
FLIP . La France demeure un terrain stratégique pour les grandes entreprises internationales. Ce n’est pas un hasard si Microsoft y investit 4 milliards d’euros en 2024…
FLIP . La France demeure un terrain stratégique pour les grandes entreprises internationales. Ce n’est pas un hasard si Microsoft y investit 4 milliards d’euros en 2024 pour ses data centers et le développement de l’IA : la France garantit un accès rapide au marché européen, une régulation numérique stable et un réseau d’ingénieurs de haut niveau. Pas de paris risqués ici : un cadre fiable, une énergie relativement décarbonée, des talents bien formés.
De même, Amazon renforce sa logistique avec plus de 1,2 milliard d’euros d’investissement et 3 000 emplois créés. Pourquoi ? Parce que la France est l’un des marchés e-commerce les plus dynamiques d’Europe, avec un fort pouvoir d’achat et des exigences croissantes en matière de rapidité de livraison. Là encore, c’est un choix stratégique : produire et livrer au plus près du consommateur.
Dans le secteur de la santé, Sanofi et AstraZeneca investissent massivement, à Vitry et à Dunkerque. Le premier pour produire des anticorps monoclonaux, le second pour étendre un site de fabrication. Ces choix valident l’écosystème français : proximité des hôpitaux de pointe, excellence de la recherche clinique, bassin de compétences solide. Ce ne sont pas des décisions opportunistes, mais des ancrages durables.
Enfin, les industriels de la transition énergétique comme ProLogium (gigafactory à Dunkerque) ou Skeleton Technologies (supercondensateurs à Toulouse) s’implantent en France pour intégrer des chaînes de valeur européennes stratégiques. Ils ne viennent pas profiter, ils viennent s’aligner. La France attire car elle investit dans l’avenir.
La critique d’une attractivité superficielle oublie l’essentiel : ces implantations créent des emplois qualifiés, des chaînes de sous-traitance locales, et une dynamique de territoire.
Ce n’est pas la France qui subit, c’est la France qui choisit. Elle attire les leaders mondiaux dans les secteurs les plus compétitifs du XXIe siècle. Et c’est précisément ce qui en fait une puissance économique d’avenir.
De même, Amazon renforce sa logistique avec plus de 1,2 milliard d’euros d’investissement et 3 000 emplois créés. Pourquoi ? Parce que la France est l’un des marchés e-commerce les plus dynamiques d’Europe, avec un fort pouvoir d’achat et des exigences croissantes en matière de rapidité de livraison. Là encore, c’est un choix stratégique : produire et livrer au plus près du consommateur.
Dans le secteur de la santé, Sanofi et AstraZeneca investissent massivement, à Vitry et à Dunkerque. Le premier pour produire des anticorps monoclonaux, le second pour étendre un site de fabrication. Ces choix valident l’écosystème français : proximité des hôpitaux de pointe, excellence de la recherche clinique, bassin de compétences solide. Ce ne sont pas des décisions opportunistes, mais des ancrages durables.
Enfin, les industriels de la transition énergétique comme ProLogium (gigafactory à Dunkerque) ou Skeleton Technologies (supercondensateurs à Toulouse) s’implantent en France pour intégrer des chaînes de valeur européennes stratégiques. Ils ne viennent pas profiter, ils viennent s’aligner. La France attire car elle investit dans l’avenir.
La critique d’une attractivité superficielle oublie l’essentiel : ces implantations créent des emplois qualifiés, des chaînes de sous-traitance locales, et une dynamique de territoire.
Ce n’est pas la France qui subit, c’est la France qui choisit. Elle attire les leaders mondiaux dans les secteurs les plus compétitifs du XXIe siècle. Et c’est précisément ce qui en fait une puissance économique d’avenir.
FLAP . Malgré ces efforts, l’attractivité de la France pour les IDE a connu des fluctuations. En 2024, le nombre de projets d’investissement international…
FLAP . Malgré ces efforts, l’attractivité de la France pour les IDE a connu des fluctuations. En 2024, le nombre de projets d’investissement international en France a diminué de 14 % par rapport à 2023, et les créations d’emplois associées ont chuté de 27 %.
Derrière la mise en scène des sommets Choose France se cache une réalité bien moins flatteuse : les investisseurs étrangers ne viennent pas par conviction, mais par opportunisme. Ce qu’ils cherchent, ce n’est pas un écosystème d’excellence, mais un marché affaibli, à portée de main. Ils viennent capter ce qui reste de dynamique locale, profiter d’un État qui subventionne à défaut de réformer, et maximiser des retours à court terme. Ce n’est pas un pari sur l’avenir de la France, mais un calcul froid : produire là où les aides publiques suffisent à compenser le manque de compétitivité.
Prenons Holcim, géant suisse du ciment. L’entreprise annonce des projets de décarbonation sur le sol français. En apparence, un engagement vertueux. En réalité, elle modernise à moindre coût ses vieilles installations polluantes, grâce à des subventions françaises. L’innovation ? Propriété d’Holcim. La stratégie ? Pilotée depuis la Suisse. Le risque industriel ? Transféré au contribuable français. Le marché est capté, les aides récupérées.
Même schéma avec Enchem ou Hunan Changyuan Lico, qui installent leurs usines de composants pour batteries à Dunkerque. Leur motivation n’est pas l’écosystème français, mais l’ampleur des aides publiques concentrées dans la région : IPCEI, plan France 2030, subventions locales. Ces industriels comblent le vide laissé par trois décennies de désindustrialisation. Ils s’installent là où tout est à reconstruire — mais pour capter les flux européens, non pour réancrer une souveraineté industrielle.
DFDS, entreprise danoise de ferries, électrifie ses navires avec des financements publics français. Mais conception, propriété intellectuelle et valeur ajoutée restent au Danemark. En France, on hérite d’infrastructures d’exécution. Encore un marché à capter, encore des subventions à prendre.
Même Amazon entre dans cette logique. Derrière ses entrepôts automatisés, peu d’emplois durables, beaucoup d’effets d’éviction, et une fiscalité qui reste marginale au regard des aides perçues. Là encore, la France offre du foncier, des exonérations, et un marché de consommation — mais sans contrepartie stratégique.
Ce modèle n’est pas celui d’un redressement industriel. C’est celui d’une économie ouverte aux prédations, où les décisions se prennent ailleurs, les profits s’évadent, et la transformation structurelle est sans cesse reportée. Une France attractive ? Oui, parce qu’elle est achetable.
Derrière la mise en scène des sommets Choose France se cache une réalité bien moins flatteuse : les investisseurs étrangers ne viennent pas par conviction, mais par opportunisme. Ce qu’ils cherchent, ce n’est pas un écosystème d’excellence, mais un marché affaibli, à portée de main. Ils viennent capter ce qui reste de dynamique locale, profiter d’un État qui subventionne à défaut de réformer, et maximiser des retours à court terme. Ce n’est pas un pari sur l’avenir de la France, mais un calcul froid : produire là où les aides publiques suffisent à compenser le manque de compétitivité.
Prenons Holcim, géant suisse du ciment. L’entreprise annonce des projets de décarbonation sur le sol français. En apparence, un engagement vertueux. En réalité, elle modernise à moindre coût ses vieilles installations polluantes, grâce à des subventions françaises. L’innovation ? Propriété d’Holcim. La stratégie ? Pilotée depuis la Suisse. Le risque industriel ? Transféré au contribuable français. Le marché est capté, les aides récupérées.
Même schéma avec Enchem ou Hunan Changyuan Lico, qui installent leurs usines de composants pour batteries à Dunkerque. Leur motivation n’est pas l’écosystème français, mais l’ampleur des aides publiques concentrées dans la région : IPCEI, plan France 2030, subventions locales. Ces industriels comblent le vide laissé par trois décennies de désindustrialisation. Ils s’installent là où tout est à reconstruire — mais pour capter les flux européens, non pour réancrer une souveraineté industrielle.
DFDS, entreprise danoise de ferries, électrifie ses navires avec des financements publics français. Mais conception, propriété intellectuelle et valeur ajoutée restent au Danemark. En France, on hérite d’infrastructures d’exécution. Encore un marché à capter, encore des subventions à prendre.
Même Amazon entre dans cette logique. Derrière ses entrepôts automatisés, peu d’emplois durables, beaucoup d’effets d’éviction, et une fiscalité qui reste marginale au regard des aides perçues. Là encore, la France offre du foncier, des exonérations, et un marché de consommation — mais sans contrepartie stratégique.
Ce modèle n’est pas celui d’un redressement industriel. C’est celui d’une économie ouverte aux prédations, où les décisions se prennent ailleurs, les profits s’évadent, et la transformation structurelle est sans cesse reportée. Une France attractive ? Oui, parce qu’elle est achetable.

« Réindustrialiser en finançant l’usine des autres, c’est un peu comme reconstruire sa maison en payant l’architecte du voisin. » Coluche
BILLET. On célèbre chaque année une France « championne de l’attractivité ». Les milliards annoncés à Choose France seraient la preuve du succès de nos réformes…
BILLET. On célèbre chaque année une France « championne de l’attractivité ». Les milliards annoncés à Choose France seraient la preuve du succès de nos réformes et d’une réindustrialisation triomphante. Discours d’illusion mis en scène par nos politiques. La réalité est plus complexe.
En première analyse, on peut estimer qu’environ 30 à 40% des IDE semblent effectivement soutenir une dynamique de réindustrialisation, témoignant d’une attractivité française fondée sur des avantages compétitifs réels. Ces investissements ciblent prioritairement les secteurs d’avenir comme les batteries électriques, les semi-conducteurs ou l’hydrogène vert, ainsi que les domaines où la France maintient une excellence reconnue – l’aéronautique, la pharmacie ou le luxe. Ils valorisent l’écosystème d’innovation français, sa main-d’œuvre hautement qualifiée et son positionnement stratégique dans la transition énergétique et écologique.
Mais, en revanche, la majorité des IDE, estimée entre 60 et 70%, révèle plutôt les fragilités persistantes du tissu industriel français. Ces investissements prennent souvent la forme de rachats d’entreprises en difficulté, d’acquisitions motivées essentiellement par l’accès au marché européen sans véritable création de valeur industrielle, ou d’opérations dans des secteurs où la France a progressivement perdu son avantage compétitif. Nombre d’entre eux sont davantage attirés par un environnement fiscal avantageux ou des mécanismes de subvention que par les fondamentaux économiques du pays, créant ainsi une attractivité en partie artificielle qui masque des faiblesses structurelles.
Ces investissements étrangers n’affluent pas pour nos forces mais exploitent nos faiblesses. Ils ne récompensent pas l’excellence française mais profitent d’un système généreux : subventions massives, avantages fiscaux, charges sociales allégées, main-d’œuvre qualifiée sous-payée. La valeur créée reste superficielle. Extensions modestes, installations logistiques basiques, centres de décision maintenus à l’étranger, bénéfices expatriés, emplois précaires. Les filières locales affrontent désormais ces nouveaux concurrents subventionnés par l’argent public.
Ces capitaux révèlent notre dépendance stratégique croissante dans des secteurs vitaux. La France devient l’atelier d’assemblage de projets conçus à l’étranger, simple porte d’entrée européenne plutôt que moteur d’innovation.
Présenter une dépendance subventionnée comme preuve d’une renaissance industrielle est, pour partie, mystification. L’État finance des installations qu’il ne contrôle pas, les territoires hypothèquent leur avenir pour quelques emplois, pendant que nos industriels français luttent sans protections équivalentes. Ces projets sont plus souvent des calculs opportunistes que votes de confiance.
La France doit rebâtir sa capacité décisionnelle et sa vision économique globale. Exigeons des conditions rigoureuses pour les aides publiques, une évaluation indépendante des investissements, la fin de la concurrence entre territoires, un soutien équilibré entre acteurs étrangers et nationaux, et une transparence totale sur les retombées réelles.
La véritable réindustrialisation ne consiste pas à attirer des usines étrangères, mais à permettre aux industriels français de produire à nouveau, de commercialiser leurs produits, de prospérer durablement. Au-delà des questions d’image, voici quelques pistes pour retrouver notre compétitivité:
Réduire les coûts de production sans sacrifier les salaires. Alléger drastiquement les charges patronales dans l’industrie et les secteurs exposés à la concurrence mondiale. Supprimer définitivement les impôts de production résiduels pénalisant l’outil productif. Compenser par la réduction des dépenses publiques improductives, non par un transfert vers les ménages
Simplifier l’environnement administratif et réglementaire. Garantir une stabilité normative sur 10 ans pour les projets industriels stratégiques. Plafonner à 6 mois l’instruction des permis de construire industriels. Fusionner les agences redondantes et assouplir le droit du travail industriel
Orienter l’épargne nationale vers l’investissement local. Créer un Livret Industriel Français dédié aux PME et ETI industrielles. Développer des incitations fiscales pour réinvestir dans l’appareil productif national. Encourager le co-investissement public-privé dans la modernisation industrielle
Structurer des filières stratégiques coordonnées. Cartographier les chaînes de valeur critiques (santé, énergie, électronique, agriculture, défense). Déployer des plans sectoriels nationaux avec objectifs de souveraineté.Privilégier les entreprises françaises et européennes dans la commande publique
Harmoniser formation, territoires et industrie. Doubler les places dans les filières techniques et technologiques. Décentraliser les pôles de formation vers les zones industrielles en difficulté. Raviver la fierté industrielle française dans l’éducation, les médias et la culture
La France ne se réindustrialisera pas en multipliant les effets d’annonce superficiels mais en rendant ses producteurs compétitifs à armes égales. Cela exige du courage budgétaire, une rupture avec la prédominance excessive du tertiaire, et un État qui mise sur l’excellence nationale plutôt que sur la présence étrangère.
La renaissance industrielle française passe par la libération de nos forces productives, non par leur substitution.
En première analyse, on peut estimer qu’environ 30 à 40% des IDE semblent effectivement soutenir une dynamique de réindustrialisation, témoignant d’une attractivité française fondée sur des avantages compétitifs réels. Ces investissements ciblent prioritairement les secteurs d’avenir comme les batteries électriques, les semi-conducteurs ou l’hydrogène vert, ainsi que les domaines où la France maintient une excellence reconnue – l’aéronautique, la pharmacie ou le luxe. Ils valorisent l’écosystème d’innovation français, sa main-d’œuvre hautement qualifiée et son positionnement stratégique dans la transition énergétique et écologique.
Mais, en revanche, la majorité des IDE, estimée entre 60 et 70%, révèle plutôt les fragilités persistantes du tissu industriel français. Ces investissements prennent souvent la forme de rachats d’entreprises en difficulté, d’acquisitions motivées essentiellement par l’accès au marché européen sans véritable création de valeur industrielle, ou d’opérations dans des secteurs où la France a progressivement perdu son avantage compétitif. Nombre d’entre eux sont davantage attirés par un environnement fiscal avantageux ou des mécanismes de subvention que par les fondamentaux économiques du pays, créant ainsi une attractivité en partie artificielle qui masque des faiblesses structurelles.
Ces investissements étrangers n’affluent pas pour nos forces mais exploitent nos faiblesses. Ils ne récompensent pas l’excellence française mais profitent d’un système généreux : subventions massives, avantages fiscaux, charges sociales allégées, main-d’œuvre qualifiée sous-payée. La valeur créée reste superficielle. Extensions modestes, installations logistiques basiques, centres de décision maintenus à l’étranger, bénéfices expatriés, emplois précaires. Les filières locales affrontent désormais ces nouveaux concurrents subventionnés par l’argent public.
Ces capitaux révèlent notre dépendance stratégique croissante dans des secteurs vitaux. La France devient l’atelier d’assemblage de projets conçus à l’étranger, simple porte d’entrée européenne plutôt que moteur d’innovation.
Présenter une dépendance subventionnée comme preuve d’une renaissance industrielle est, pour partie, mystification. L’État finance des installations qu’il ne contrôle pas, les territoires hypothèquent leur avenir pour quelques emplois, pendant que nos industriels français luttent sans protections équivalentes. Ces projets sont plus souvent des calculs opportunistes que votes de confiance.
La France doit rebâtir sa capacité décisionnelle et sa vision économique globale. Exigeons des conditions rigoureuses pour les aides publiques, une évaluation indépendante des investissements, la fin de la concurrence entre territoires, un soutien équilibré entre acteurs étrangers et nationaux, et une transparence totale sur les retombées réelles.
La véritable réindustrialisation ne consiste pas à attirer des usines étrangères, mais à permettre aux industriels français de produire à nouveau, de commercialiser leurs produits, de prospérer durablement. Au-delà des questions d’image, voici quelques pistes pour retrouver notre compétitivité:
Réduire les coûts de production sans sacrifier les salaires. Alléger drastiquement les charges patronales dans l’industrie et les secteurs exposés à la concurrence mondiale. Supprimer définitivement les impôts de production résiduels pénalisant l’outil productif. Compenser par la réduction des dépenses publiques improductives, non par un transfert vers les ménages
Simplifier l’environnement administratif et réglementaire. Garantir une stabilité normative sur 10 ans pour les projets industriels stratégiques. Plafonner à 6 mois l’instruction des permis de construire industriels. Fusionner les agences redondantes et assouplir le droit du travail industriel
Orienter l’épargne nationale vers l’investissement local. Créer un Livret Industriel Français dédié aux PME et ETI industrielles. Développer des incitations fiscales pour réinvestir dans l’appareil productif national. Encourager le co-investissement public-privé dans la modernisation industrielle
Structurer des filières stratégiques coordonnées. Cartographier les chaînes de valeur critiques (santé, énergie, électronique, agriculture, défense). Déployer des plans sectoriels nationaux avec objectifs de souveraineté.Privilégier les entreprises françaises et européennes dans la commande publique
Harmoniser formation, territoires et industrie. Doubler les places dans les filières techniques et technologiques. Décentraliser les pôles de formation vers les zones industrielles en difficulté. Raviver la fierté industrielle française dans l’éducation, les médias et la culture
La France ne se réindustrialisera pas en multipliant les effets d’annonce superficiels mais en rendant ses producteurs compétitifs à armes égales. Cela exige du courage budgétaire, une rupture avec la prédominance excessive du tertiaire, et un État qui mise sur l’excellence nationale plutôt que sur la présence étrangère.
La renaissance industrielle française passe par la libération de nos forces productives, non par leur substitution.
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