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23 JUIN 2025

NOTRE SYSTÈME DE RETRAITE EST-IL SI DIFFÉRENT DE CE QUI SE FAIT AILLEURS ?

En Europe, seuls quelques pays comme l’Allemagne ou l’Italie conservent une forte composante par répartition, souvent complétée
En Europe, seuls quelques pays comme l’Allemagne ou l’Italie conservent une forte composante par répartition, souvent complétée par des systèmes privés ou capitalisés.

Aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Chili ou encore en Australie, la capitalisation est reine.

La France est l’un des rares pays à conserver un système universel, obligatoire, public et solidaire… quitte à devoir en assumer aujourd’hui de formidables tensions démographiques et budgétaires.
FAITS & CHIFFRES 13,5 % du PIB français est consacré aux retraites, soit l’un des taux les plus élevés de l’OCDE, contre 10,4 %
FAITS & CHIFFRES

13,5 % du PIB français est consacré aux retraites, soit l’un des taux les plus élevés de l’OCDE, contre 10,4 % en moyenne en zone euro. (OCDE, Pensions at a Glance, 2023)

Le taux de remplacement moyen en France atteint 74 % du dernier salaire brut, contre 50 % aux États-Unis et 58 % en Allemagne. (Conseil d’orientation des retraites, Rapport annuel, juin 2023)

L’âge légal de départ à la retraite est fixé à 64 ans en France, contre 67 ans en Allemagne, 66 ans au Royaume-Uni et 62 ans aux États-Unis (avec pénalités avant 67). (OCDE, Ageing and Employment Policies, 2024)

La France compte encore 42 régimes de retraite différents, contre un seul système national unifié en Suède, en Italie ou au Danemark. (Cour des comptes, Rapport sur les retraites, janvier 2023)

Le ratio d’actifs pour un retraité est tombé à 1,7 en 2023, contre 2,1 en 2000 et 4,4 en 1970. Il devrait passer sous 1,4 d’ici 2050. (INSEE, Projections démographiques, décembre 2023)

La capitalisation reste marginale en France : 3 % des pensions sont issues de fonds privés, contre 35 % au Royaume-Uni et 72 % aux États-Unis. (OCDE, Pension Markets in Focus, 2023)

79 % des retraités chiliens touchent moins de 150 € par mois, après 40 ans de capitalisation obligatoire. (Fundación Sol, Estudio sobre pensiones, avril 2022)

25 % du salaire brut d’un jeune salarié est prélevé au titre des cotisations retraites, sans garantie de rendement équivalent à celui des générations précédentes. (URSSAF, Barème 2024, février 2024)

Le PIB par habitant des États-Unis est supérieur de 35 % à celui de la France, en parité de pouvoir d’achat, selon les dernières comparaisons internationales. (FMI, World Economic Outlook, avril 2024)

Les dépenses de retraite représentent 2,5 % du PIB aux États-Unis, contre 13,5 % en France. En revanche, les États-Unis dépensent 3,9 % du PIB pour la défense contre 2,5 % en France. (OCDE, Government at a Glance, 2023)
FLOP : La France, laboratoire du possible. Pourquoi cette obsession de la norme ? Chaque pays invente sa retraite
FLOP : La France, laboratoire du possible. Pourquoi cette obsession de la norme ? Chaque pays invente sa retraite selon son histoire, sa démographie, ses valeurs.

Le Japon vieillit plus vite que nous mais ses seniors travaillent jusqu’à 70 ans par choix culturel. L’Allemagne compense sa natalité effondrée par l’immigration massive. Les États-Unis acceptent qu’un tiers de leurs retraités vivent sous le seuil de pauvreté.

Ces « modèles » nous conviennent-ils vraiment ? Notre singularité n’est ni un retard, ni une avance : c’est un choix. Celui d’un pays qui a fait le pari que la retraite n’est pas qu’un produit financier, mais un droit attaché à la citoyenneté.

Oui, nous payons cher cette ambition. Mais le coût reflète nos priorités : 13,5% du PIB pour la retraite, contre 2,5% pour l’armement. Les Américains sont plutôt à 5 % du PIB pour le système public de retraites et presque 4 % pour la défense. Question de choix…

D’ailleurs, ce coût apparent cache une réalité plus complexe. Si notre PIB par habitant égalait celui des États-Unis (35% supérieur à parité de pouvoir d’achat), nos retraites ne pèseraient plus que 10% du PIB. Le problème est-il notre générosité sociale ou notre relative “paresse productive” ?

Nos grands-parents ont construit la France des Trente Glorieuses. Nos parents l’ont consolidée. La génération actuelle la dilapide en réclamant toujours plus de droits sans créer la richesse qui les finance. Plutôt que de singer les modèles étrangers, concentrons-nous sur l’essentiel : faire du PIB. Travailler plus, travailler mieux. Le reste suivra.
FLIP. Oui, notre système est différent. Et c’est précisément sa force. Quand l’Américain moyen touche 50% de son salainre en pension
FLIP. Oui, notre système est différent. Et c’est précisément sa force. Quand l’Américain moyen touche 50% de son salainre en pension et doit choisir entre se soigner et manger, le retraité français bénéficie d’un taux de remplacement de 74%.

Quand le Britannique de 67 ans travaille encore pour survivre, notre système garantit une retraite digne dès 62 ans.

Cette singularité n’est pas un accident : c’est le fruit d’un choix politique assumé. Là où d’autres ont bradé la sécurité de leurs aînés aux caprices des marchés financiers, nous avons maintenu un contrat social vivant.

Prenons l’exemple du Chili, souvent cité en modèle : après 40 ans de capitalisation, 79% des retraités touchent moins de 150 euros par mois. Résultat ? Santiago brûle régulièrement sous les manifestations de seniors abandonnés par l’État.

À l’inverse, notre système lisse les inégalités de carrière. Le cadre parisien et l’ouvrier de Moselle partagent les mêmes droits fondamentaux. C’est cela, la République sociale.

Mais attention au piège du coût. Si les retraites pèsent 13,5% de notre PIB contre 7,1% aux États-Unis, c’est aussi parce que notre richesse par habitant stagne. Corrigé de la parité de pouvoir d’achat, un Américain produit 35% de richesse en plus qu’un Français. Si nous avions leur productivité, nos retraites ne représenteraient que 10% du PIB.

Le vrai défi n’est pas de casser notre modèle, mais de relancer la machine productive. Car c’est bien la « génération gâtée » – celle née dans les années 80 – qui travaille moins et qui plombe aujourd’hui la croissance que les générations précédentes avaient bâtie.
FLAP : L’Entêtement français, notre boulet. Notre système n’est pas différent par génie social, mais par entêtement suicidaire.
FLAP : L’Entêtement français, notre boulet. Notre système n’est pas différent par génie social, mais par entêtement suicidaire. Pendant que nous nous gargarisons de « modèle social », l’Allemagne a divisé par deux son déficit retraite grâce aux réformes Schröder.

La Suède a créé un système à points ultra-lisible où chacun connaît ses droits à l’euro près. Même l’Italie, pourtant championne de l’immobilisme, a unifié ses 36 régimes en un système universel. Et nous ? Nous restons arc-boutés sur 42 régimes différents, des âges de départ à la carte (57 ans pour les égoutiers, 52 pour les danseurs de l’Opéra), et un système si opaque que même les experts s’y perdent.

Résultat concret : un ingénieur du privé cotise 40 ans pour toucher 1 400 euros, quand un fonctionnaire territorial part à 60 ans avec 2 200 euros. Justice sociale, vraiment ?

Cette obstination nous coûte cher. Chaque année, 20 milliards d’euros partent en fumée dans un système déficitaire. De quoi financer 400 000 postes d’enseignants ou diviser par deux les impôts des classes moyennes.

Pire : notre entêtement idéologique masque la véritable catastrophe. Les jeunes cotisent toujours plus (25% du salaire brut) pour des droits qui s’évaporent. Les moins de 35 ans le savent : ils finiront par bosser jusqu’à 67 ans pour des pensions de misère.

Il est temps de regarder la réalité en face. Comme l’ont fait les Hollandais avec leurs fonds de pension, les Danois avec leur mix public-privé, ou les Australiens avec leur « superannuation ». Tous ont gardé la solidarité en ajoutant l’efficacité.

Préférons-nous couler pendant que l’orchestre des médias et des politiques nous jouent l’Internationale ?

« Ce qui ne te tue pas te fera cotiser plus longtemps. » Nietzche

BILLET. Le système français de retraites ressemble à une cathédrale gothique : magnifique, complexe, et perpétuellement en travaux.
BILLET. Le système français de retraites ressemble à une cathédrale gothique : magnifique, complexe, et perpétuellement en travaux. Construit pierre par pierre depuis 1945, il porte aujourd’hui le poids de ses ambitions autant que de ses contradictions.

Quand nos grands-parents, nés dans les années 30, ont édifié ce système, la France sortait de la guerre avec une démographie dynamique et une croissance à deux chiffres. Un actif pour un retraité, des carrières linéaires, une espérance de vie de 65 ans : l’équation était simple.

La génération suivante, celle des baby-boomers nés dans les années 50-60, a consolidé l’édifice. Elle a créé les régimes complémentaires, étendu la couverture, amélioré les droits. Et surtout, elle a produit une richesse considérable : le PIB par habitant a triplé entre 1960 et 1990.

Puis est venue celle des années 80. Cette génération a hérité d’un système somptueux sans avoir à le financer. Elle a réclamé les 35 heures quand il fallait innover, multiplié les statuts protecteurs quand il fallait se réformer, préférant la rente à l’effort.

Résultat : depuis 25 ans, la productivité française stagne. Corrigé de la parité de pouvoir d’achat, un Américain produit aujourd’hui 35% de richesse en plus qu’un Français. Si nous avions maintenu notre rythme de croissance des Trente Glorieuses, nos retraites ne pèseraient pas 13,5% du PIB mais 10%.

C’est mathématique : le problème n’est pas que nous dépensons trop pour nos retraités, c’est que nous produisons trop peu de richesse pour les financer.

Les nostalgiques brandissent notre « exception sociale » comme un étendard. Ils ont raison sur le fond – notre système protège mieux que celui des Anglo-Saxons – mais tort sur la méthode. Refuser toute évolution, c’est condamner le système.

Les modernisateurs veulent nous aligner sur les « bonnes pratiques » internationales. Ils oublient que chaque pays invente sa retraite selon son histoire. Copier la Suède ou l’Allemagne, c’est nier notre parcours et notre spécificité.

Les pragmatiques prônent le compromis et les réformettes. Noble intention, mais inefficace : depuis 30 ans, nous pansons les plaies sans soigner la maladie.

Trois discours, trois impasses. Sortir de ces faux débats pour affronter la vérité : notre système de retraites ne survivra que si nous relançons la machine productive ET acceptons la diversification des sources de son financement.

. Réconcilier travail et protection : Plutôt que d’opposer flexibilité et sécurité, créons un système où chacun accumule des droits portables tout au long de sa carrière. Un « livret retraite » universel qui suit le travailleur partout.

. Introduire un système complémentaire obligatoire par capitalisation, à gestion publique, permettrait de diversifier les risques et d’améliorer les pensions. Non pas le modèle anglo-saxon sauvage, mais à la française : encadré, garanti, solidaire. Comme le font déjà nos voisins scandinaves avec succès.

. Récompenser l’effort productif : Aujourd’hui, un trader parisien et un infirmier rural cotisent pareil pour des carrières incomparables. Instaurons un bonus retraite pour les métiers pénibles, les territoires en difficulté, l’innovation technologique…

. Assumer nos choix : Voulons-nous vraiment partir à 62 ans quand nous vivons jusqu’à 85 ? Préférons-nous 1 500 euros de pension à vie ou 2 500 euros en travaillant trois ans de plus ? Le débat doit être posé clairement.

Car c’est bien là le nœud du problème : nous voulons partir tôt, toucher beaucoup, et cotiser peu. Cette équation impossible explique pourquoi toutes les réformes échouent.

Pendant que nous tergiversons, d’autres pays nous devancent : l’Allemagne exporte ses machines, la Corée du Sud ses technologies, la Suède ses innovations sociales. Nous, nous exportons nos retraités sous le soleil du Maroc et nos jeunes diplômés à Londres.

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