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1er JUILLET 2025

A 40 ANS, PEUT-ON DIRIGER UN GRAND PAYS ?

Depuis deux décennies, les dirigeants jeunes se multiplient : Emmanuel Macron en France (39 ans), Sebastian Kurz en Autriche (31 ans), Gabriel Boric au Chili (36 ans), Sanna Marin en Finlande (34 ans), Nayib Bukele au Salvador (37 ans)…
Depuis deux décennies, les dirigeants jeunes se multiplient : Emmanuel Macron en France (39 ans), Sebastian Kurz en Autriche (31 ans), Gabriel Boric au Chili (36 ans), Sanna Marin en Finlande (34 ans), Nayib Bukele au Salvador (37 ans)… Ces figures charismatiques, souvent perçues comme dynamiques et “hors système”, symbolisent une génération qui ose prendre le pouvoir sans attendre la soixantaine.

Mais derrière la modernité de façade, les résultats sont contrastés. Certains sont balayés en un mandat. D’autres deviennent autoritaires.

L’âge donne-t-il une meilleure lecture des enjeux complexes ? Ou bien la jeunesse apporte-t-elle l’audace que le monde exige désormais ?

La question n’est pas anodine à l’heure où les plus de 60 ans restent surreprésentés dans les institutions, tandis que les défis — climat, numérique, géopolitique — exigent des arbitrages puissants, parfois brutaux.

La tension est là : faut-il préférer l’énergie, ou la sagesse ?
SYNTHÈSE
La jeunesse au pouvoir fascine autant qu’elle inquiète. D’un côté, elle incarne le renouvellement, l’adaptabilité, l’intuition numérique et le courage de bousculer l’ordre établi. De l’autre, elle est souvent…
SYNTHÈSE

La jeunesse au pouvoir fascine autant qu’elle inquiète. D’un côté, elle incarne le renouvellement, l’adaptabilité, l’intuition numérique et le courage de bousculer l’ordre établi. De l’autre, elle est souvent perçue comme synonyme d’impatience, de manque d’ancrage, voire de fragilité émotionnelle.

Le contraste entre Macron, Kurz ou Boric et des figures plus mûres comme Merkel ou Biden met en lumière un paradoxe : les jeunes captent les suffrages dans des contextes de crise ou de rejet du système, mais se heurtent vite à la brutalité de l’exercice du pouvoir.

Les institutions, les corps intermédiaires, les partenaires internationaux fonctionnent souvent sur des codes historiques, une lenteur stratégique, une culture de la négociation. Un dirigeant trop jeune peut apparaître comme un « produit de start-up nation », efficace en communication mais faible sur la durée.

À l’inverse, l’expérience peut engendrer de l’immobilisme ou de la technocratie défensive. La tension est donc moins entre “jeune” et “vieux” qu’entre vision de rupture et capacité d’endurance.

Cette question révèle aussi une fracture générationnelle : peut-on gouverner sans avoir traversé les grandes secousses de l’histoire (guerres, inflations, effondrements idéologiques) ? Ou bien le monde nouveau réclame-t-il justement un regard vierge, délié des vieux réflexes ?

L’efficacité du pouvoir n’est peut-être pas une question d’âge… mais de maturité, en particulier dans le choix de son entourage.
LE DÉBAT MAINSTREAM. Trois opinions contrastées sur le sujet du jour…
LE DÉBAT MAINSTREAM. Trois opinions contrastées sur le sujet du jour…

**FLIP.** Un jeune dirigeant, s’il est bien entouré, peut apporter l’élan, l’énergie, la fraîcheur. Il n’est pas seul. La compétence vient aussi des équipes, des institutions. L’essentiel, c’est l’agilité intellectuelle et la capacité à décider dans le chaos. Le monde change vite. Le pouvoir aussi.

Regardez Zelensky : à 44 ans, il a transformé l’Ukraine en résistance héroïque face à Poutine. Sa jeunesse lui a donné cette capacité à communiquer avec le monde entier, à maîtriser les codes numériques, à incarner une modernité démocratique face à l’archaïsme autoritaire. Les « anciens » auraient-ils su mobiliser l’opinion mondiale avec autant d’efficacité ? La jeunesse, c’est la capacité d’adaptation. Face au réchauffement climatique, à l’intelligence artificielle, aux mutations géopolitiques, il faut des dirigeants qui comprennent intuitivement ces défis. Les quinquagénaires au pouvoir sont souvent prisonniers de schémas mentaux obsolètes. L’expérience, c’est parfois la routine. La sagesse, c’est parfois la résignation.

**FLAP.** La jeunesse ne suffit pas. Gouverner, ce n’est pas tweeter ni improviser. Il faut avoir vécu, compris les engrenages du réel, senti les conséquences des choix. La sagesse ne s’achète pas. Le pouvoir sans profondeur, c’est du vent médiatique. On ne dirige pas une nation comme une entreprise innovante.

L’Histoire le prouve : les grands dirigeants ont rarement été des débutants. De Gaulle à 67 ans, Churchill à 65 ans, Adenauer à 73 ans. Ils avaient traversé les épreuves, essuyé les échecs, appris de leurs erreurs. Cette expérience leur donnait une densité, une autorité naturelle que ne peut simuler aucun storytelling.

Les jeunes dirigeants d’aujourd’hui croient qu’il suffit d’être charismatique et bien conseillé. Mais face à une crise majeure, la communication ne suffit plus. Il faut cette solidité intérieure que seule donne l’expérience. Macron a vacillé face aux Gilets jaunes parce qu’il n’avait jamais connu l’adversité. Les jeunes dirigeants sont souvent les produits de systèmes technocratiques déconnectés du peuple. Ils confondent expertise technique et sagesse politique.

**FLOP.** À 40 ans, on pense tout savoir. À 70 ans, on sait qu’on ne peut pas grand-chose. Entre les deux ? Il faut apprendre à encaisser. Et éviter les selfies.

Le problème n’est ni l’âge, ni l’expérience, ni la jeunesse. C’est l’illusion que l’homme providentiel existe. Qu’il ait 35 ou 65 ans, un dirigeant reste prisonnier des circonstances, des rapports de force, des contraintes géopolitiques. Macron n’a pas choisi la pandémie, Merkel n’a pas décidé de la crise migratoire, Biden n’a pas programmé l’invasion de l’Ukraine.

La différence ? Les jeunes croient encore qu’ils peuvent changer le monde. Les vieux savent qu’ils ne peuvent que l’accompagner. Entre l’arrogance juvénile et la résignation sénile, il y a peut-être un âge d’or – autour de 50-55 ans – où l’on garde assez d’énergie pour agir et assez de lucidité pour ne pas se prendre pour Napoléon. Au final, ce qui compte, c’est moins l’âge que la capacité à ne pas se mentir à soi-même. L’humilité, voilà la seule vertu politique qui compte.

Emmanuel Macron à 39 ans, Sebastian Kurz à 31 ans : l’époque célèbre ses dirigeants comme des prodiges technologiques. Les médias y voient l’incarnation d’une modernité conquérante, les communicants applaudissent à cette disruption du pouvoir. Mais derrière le storytelling bien huilé et l’agilité numérique, une interrogation demeure : gouverner relève-t-il du sprint ou du marathon ?
FAITS – FRANCE
Emmanuel Macron a été élu président en 2017 à 39 ans, plus jeune chef d’État de la Ve République (Le Monde, 2017)…
FAITS – FRANCE

Emmanuel Macron a été élu président en 2017 à 39 ans, plus jeune chef d’État de la Ve République (Le Monde, 2017).

Son premier mandat a été marqué par plusieurs crises majeures : gilets jaunes (2018), pandémie (2020), guerre en Ukraine (2022) (France Info, 2022).

Malgré sa jeunesse, Macron a maintenu une structure de pouvoir très verticale, avec peu de renouvellement générationnel (Le Point, 2023).

Le taux de confiance des 18-24 ans envers le président a chuté de 30 points entre 2017 et 2022 (IFOP, 2022).

En 2023, l’âge médian des ministres était de 49 ans, contre 61 ans à la Cour des comptes ou 64 ans au Sénat (INSEE, 2023).

Jean Castex, Premier ministre nommé par Macron, avait 55 ans en 2020, et Elisabeth Borne, 61 ans en 2022 (Gouvernement.fr).

Les jeunes élus restent minoritaires : seuls 3,6 % des députés ont moins de 30 ans (Assemblée nationale, 2022).

La jeunesse est davantage visible dans les mouvements sociaux que dans les cercles du pouvoir (Le Monde, 2022).

Les critiques contre Macron soulignent un « manque de profondeur historique » dans certains arbitrages (Marianne, 2022).

Les choix de politique étrangère (Russie, Sahel) ont parfois été jugés « naïfs » ou « excessivement idéalistes » (Le Figaro, 2023).
FAITS – MONDE
Sebastian Kurz (Autriche), élu à 31 ans, a démissionné à 35 ans, empêtré dans des scandales (Der Spiegel, 2021). Sanna Marin (Finlande) a perdu…
FAITS – MONDE

Sebastian Kurz (Autriche), élu à 31 ans, a démissionné à 35 ans, empêtré dans des scandales (Der Spiegel, 2021).

Sanna Marin (Finlande) a perdu les élections après un mandat applaudi mais jugé trop clivant (BBC, 2023).

Gabriel Boric (Chili), élu à 36 ans, a vu sa popularité chuter rapidement face à l’ampleur des défis sécuritaires (El País, 2023).

Jacinda Ardern (Nouvelle-Zélande), élue à 37 ans, a quitté le pouvoir en 2023 « usée » par la pression (The Guardian, 2023).

Nayib Bukele (Salvador), 37 ans au pouvoir, cumule popularité et dérive autoritaire (Washington Post, 2024).

Barack Obama a été élu à 47 ans, mais son manque d’expérience législative lui a été reproché au début (NYT, 2009).

Angela Merkel, arrivée au pouvoir à 51 ans, a souvent été perçue comme une figure de prudence et d’endurance (Die Zeit, 2015).

Rishi Sunak, 42 ans, dirige le Royaume-Uni depuis 2022, mais sa popularité s’effrite (The Times, 2024).

En Chine, Xi Jinping est arrivé au pouvoir à 59 ans et a consolidé son autorité progressivement (SCMP, 2013).

La moyenne d’âge des dirigeants du G20 en 2024 était de 61 ans (Bloomberg, 2024).

« À vingt ans, on croit qu’il suffit d’avoir raison. À soixante, on sait que ça ne suffit jamais » Clémenceau

POUR ALLER PLUS LOIN
L’Histoire enseigne que le pouvoir précoce ressemble à ces étoiles filantes qui embrasent le ciel avant de s’éteindre. Alexandre meurt à 32 ans…
POUR ALLER PLUS LOIN.

L’Histoire enseigne que le pouvoir précoce ressemble à ces étoiles filantes qui embrasent le ciel avant de s’éteindre. Alexandre meurt à 32 ans, consumé par l’immensité de ses conquêtes. Napoléon, génie tactique devenu stratège aveugle, finit seul à Sainte-Hélène. Plus proche de nous, Sebastian Kurz s’enlise dans les scandales, victime de son propre système. Car la jeunesse au pouvoir porte en elle un paradoxe cruel : elle fascine par son énergie mais pèche par son impatience. Macron voulait une « start-up nation », il a réactivé tous les réflexes technocratiques qu’il prétendait combattre. Gabriel Boric incarnait le renouveau chilien, il gouverne aujourd’hui prisonnier des contraintes qu’il avait sous-estimées.

Le véritable piège de la jeunesse dirigeante n’est pas l’inexpérience – elle se rattrape – mais l’illusion de la maîtrise totale. Ces dirigeants croient pouvoir gouverner seuls, armés de leur seul talent et de leur intuition. Ils confondent leadership et solisme, charisme et compétence universelle.

Prenons l’exemple inverse : Charles de Gaulle arrive au pouvoir à 67 ans, mais sa grandeur ne tient pas à son expérience. Elle réside dans son art de l’orchestration. Son premier gouvernement révèle une stratégie remarquable : Michel Debré, juriste rigoureux à Matignon ; Antoine Pinay, incarnation de la probité bourgeoise aux Finances ; André Malraux, génie littéraire aux Affaires culturelles. Chaque nomination obéit à une logique de compétence, non de fidélité. Plus révélateur encore : de Gaulle accepte la contradiction. Debré ose le contredire sur l’Algérie, Couve de Murville tempère ses ardeurs diplomatiques, Pompidou lui apporte le sens des réalités économiques. Le Général n’aime pas toujours ces objections, mais il les écoute. Il a compris que la grandeur d’un chef ne réside pas dans ses certitudes mais dans sa capacité d’arbitrage.

Cette différence fondamentale sépare les dirigeants mûrs des dirigeants jeunes : les premiers s’entourent de fenêtres quand les seconds privilégient les miroirs. La maturité politique, c’est cette humilité qui fait dire : « J’ai besoin de plus compétent que moi. » Car il ne suffit pas d’avoir un compte LinkedIn actif pour négocier avec Poutine, ni de maîtriser Twitter pour réformer les retraites. Il faut cette capacité, rare et précieuse, d’accepter que d’autres excellent là où nous échouons.

Churchill s’entourait de généraux qui n’hésitaient pas à le contredire. Roosevelt gardait auprès de lui des économistes qui tempéraient ses ardeurs sociales. Ils avaient compris que diriger, c’est moins imposer sa volonté que révéler les talents d’autrui. Les jeunes dirigeants d’aujourd’hui excellent dans l’art de conquérir le pouvoir – ils maîtrisent parfaitement les codes médiatiques, les réseaux sociaux, les techniques de campagne. Mais une fois élus, ils découvrent que gouverner exige une patience, une endurance, une capacité d’écoute qu’aucune école ne peut enseigner.

Le problème n’est pas que le pouvoir soit exercé par des quadragénaires. Le problème, c’est qu’il soit confisqué par des profils qui n’ont jamais appris l’art le plus difficile de la politique : déléguer son intelligence à plus compétent, plus aguerri ou mieux formé que soi… À force de refuser la transmission, nous avons créé des élites hors-sol, des dirigeants jetables incapables de s’entourer d’hommes et de femmes qui les dépassent dans leur domaine.

Ce qui manque aujourd’hui, ce sont des dirigeants suffisamment lucides pour préférer l’efficacité collective à la gloire personnelle. Car au fond, la seule question qui compte vraiment est celle-ci : « A-t-il la maturité de s’effacer derrière plus compétent ? »

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