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11 JUILLET 2025 (#40)

ET SI ON POUVAIT TRAVAILLER LE 1ER MAI ?

Le 1er mai est le seul jour férié obligatoirement chômé pour tous les salariés en France, sauf dans certains secteurs comme les hôpitaux ou les transports…
Le 1er mai est le seul jour férié obligatoirement chômé pour tous les salariés en France, sauf dans certains secteurs comme les hôpitaux ou les transports. La loi leur prévoit une rémunération double.

Mais, comme les boulangers, les fleuristes veulent pouvoir travailler. Et ils dénoncent une inégalité de traitement face aux vendeurs de muguet.

Débat sur la liberté de travailler, même le 1er mai…
FAITS & CHIFFRES
Le 1er mai est le seul jour férié que le Code du travail rend obligatoirement chômé et payé, sauf dans certains cas limités…
FAITS & CHIFFRES

Le 1er mai est le seul jour férié que le Code du travail rend obligatoirement chômé et payé, sauf dans certains cas limités prévus par la loi. (Legifrance – Code du travail, article L3133-4)

Des secteurs comme les hôpitaux, les transports, les services d’urgence ou de presse peuvent toutefois fonctionner légalement ce jour-là. (HelloWorkplace, “Peut-on faire travailler ses salariés le 1er mai ?”, avril 2025)

Un salarié travaillant le 1er mai a droit au double de sa rémunération habituelle, quelle que soit sa convention collective. (Service-Public.fr, “Jour férié : quelles sont les règles pour le 1er mai ?”, avril 2025)

Certains commerçants, notamment les fleuristes et les boulangers, protestent contre l’interdiction de travailler ce jour-là, invoquant un manque à gagner important. (Le Figaro, “Après les boulangers, les fleuristes veulent travailler le 1er mai”, 17 avril 2025)

Les entreprises qui ne respectent pas la règle s’exposent à une amende forfaitaire de 750 € par salarié concerné. (Le Figaro, “Après les boulangers, les fleuristes veulent travailler le 1er mai”, 17 avril 2025)

Aux États-Unis, la fête du Travail n’est pas célébrée le 1er mai mais le premier lundi de septembre, et n’a pas le même poids symbolique. (Wikipedia – Labor Day, 2025)

En Chine, les congés du 1er mai sont étendus à trois jours, mais mal perçus car ils sont souvent rattrapés sur les week-ends précédents ou suivants. (Huffington Post, “Le congé du 1er mai est loin d’être un cadeau”, 30 avril 2023)

Au Vietnam, le 1er mai s’inscrit dans une période de cinq jours de congés consécutifs, liée à la fête nationale du 30 avril. (Vietnam.vn, “Congés du 30 avril et 1er mai : 5 jours consécutifs”, 2025)

En Israël, le 1er mai n’est pas un jour férié officiel ; il est reconnu symboliquement mais les activités économiques continuent normalement. (Femmexpat, “Le 1er mai en expat : travaillera ? travaillera pas ?”, avril 2025)

En Indonésie, bien que des manifestations syndicales aient lieu pour le 1er mai, ce jour ne donne pas automatiquement droit à un congé pour tous. (Femmexpat, “Le 1er mai en expat : travaillera ? travaillera pas ?”, avril 2025)
FLOP. Nous vivons dans une société où le travail est à la fois idolâtré et méprisé, où l’on proclame la “valeur travail”…
FLOP

Nous vivons dans une société où le travail est à la fois idolâtré et méprisé, où l’on proclame la “valeur travail” tout en vidant de sens les moments où il pourrait être réévalué collectivement.

Le 1er mai est censé être ce jour-là. Mais en réalité, il ne représente plus grand-chose pour la majorité des Français.

Qui participe encore aux cortèges syndicaux ? Qui se sent représenté par les bannières rouges ? Qui s’arrête pour réfléchir à l’avenir du travail ? La journée est devenue un jour de pont, un prétexte à long week-end, une pause comme une autre. Les symboles se sont usés, le rituel s’est vidé. On ne sait plus très bien ce qu’on fête, ni pourquoi on s’arrête.

Dans ce contexte, la crispation sur le “travail interdit” apparaît décalée. Oui, certains veulent travailler le 1er mai. Pas pour briser un tabou. Juste pour sauver leur marge, leur mois, leur année. Et ils n’ont pas tort.

Quand un fleuriste voit passer ses clients chez les vendeurs de muguet non déclarés, il ne pense pas à Jaurès, il pense à ses charges. Quand un boulanger sait qu’il paiera sa taxe foncière avec une journée de ventes, il n’entend pas “solidarité ouvrière”, il entend “autorisation refusée”.

On peut défendre les droits sociaux sans les figer dans une liturgie. On peut sanctuariser certaines luttes sans transformer leurs fruits en carcans.

Le 1er mai gagnerait à être repensé, non pas comme un interdit, mais comme une option. Que chacun, dans des conditions précises, choisisse : manifester, se reposer, travailler.

Le vrai danger, c’est de continuer à parler du 1er mai comme d’un totem figé, alors que les jeunes n’y voient plus rien d’engageant.

Le monde a changé. Le travail aussi. Et si la société ne sait plus pourquoi elle s’arrête, alors peut-être vaut-il mieux lui proposer autre chose qu’une interdiction datée. Le 1er mai a été une conquête. Il pourrait devenir une occasion. Une journée de liberté assumée : liberté de s’arrêter, de manifester… ou de travailler.
FLIP. Le 1er mai doit cesser d’être un tabou. Ce jour férié chômé obligatoirement pour tous est une anomalie dans le droit du travail français…
FLIP

Le 1er mai doit cesser d’être un tabou. Ce jour férié chômé obligatoirement pour tous est une anomalie dans le droit du travail français, vestige d’un autre siècle.

Pourquoi un salarié adulte, consentant, ne pourrait-il pas travailler ce jour-là s’il le souhaite ? Pourquoi un commerçant n’aurait-il pas le droit d’ouvrir, de servir ses clients, de répondre à une demande réelle, sans enfreindre la loi ? En quoi la liberté de ne pas travailler ce jour-là devrait-elle s’imposer à tous, y compris à ceux qui veulent ou doivent travailler pour vivre ?

La France se targue d’être une économie ouverte, moderne, compétitive. Pourtant, elle interdit à ses acteurs économiques d’exercer librement un jour stratégique.

Le 1er mai, les fleuristes perdent une journée décisive, les boulangers voient leurs vitrines fermées alors que la consommation ne s’arrête pas. Pire : les vendeurs de muguet à la sauvette prospèrent en toute légalité, sans contrôle, sans charges, pendant que les professionnels sont empêchés de travailler. Cette inégalité de traitement est incompréhensible. Elle favorise l’économie informelle au détriment des circuits déclarés.

D’autres pays fêtent le travail sans en faire un interdit. Aux États-Unis, la fête du Travail a lieu en septembre, et chacun reste libre de ses horaires. En Asie, certains pays ne chôment pas ce jour-là, ou en font une célébration symbolique, pas une interdiction. En France, on continue à sacraliser le 1er mai comme un dogme syndical figé. Résultat : perte sèche pour les indépendants, frustration pour les volontaires, rigidité pour tous.

Le travail n’est pas une punition. Il est un choix, un engagement, une fierté. Forcer à l’inactivité n’est pas une conquête sociale. C’est un refus d’évolution.

On peut garantir les droits des salariés – repos, sur-rémunération, volontariat – tout en autorisant ceux qui le souhaitent à travailler. La loi pourrait facilement encadrer cette exception, comme c’est déjà le cas pour les hôpitaux, les transports ou les médias.

La liberté de travailler devrait être aussi fondamentale que celle de ne pas le faire. On ne défend pas les travailleurs en les empêchant d’agir, de gagner leur vie, de faire prospérer leur entreprise.

Ce qui compte, ce n’est pas que tout le monde s’arrête, c’est que chacun puisse choisir, dans un cadre clair, transparent, équitable.

Rien ne justifie qu’un fleuriste soit interdit de travail le jour où il pourrait faire son chiffre du mois. Rien ne justifie qu’un salarié volontaire soit empêché de doubler sa rémunération.

Ce n’est pas en interdisant l’effort qu’on protège la dignité. C’est en valorisant l’autonomie. Le 1er mai doit rester un symbole et cesser d’être une contrainte. Une journée du travail librement choisi serait un bien meilleur hommage au monde du travail que l’interdiction uniforme qui prévaut aujourd’hui.
FLAP. Le 1er mai n’est pas un jour comme les autres. C’est une conquête sociale, un symbole, un repère collectif…
FLAP

Le 1er mai n’est pas un jour comme les autres. C’est une conquête sociale, un symbole, un repère collectif.

Le rendre travaillable comme n’importe quel autre jour reviendrait à piétiner un siècle de luttes ouvrières, à banaliser la mémoire des combats syndicaux, à désacraliser un jour où le monde du travail, justement, ne travaille pas pour mieux faire entendre sa voix. Ce n’est pas une pause économique, c’est un arrêt politique.

Vouloir “ouvrir les commerces” le 1er mai au nom de la liberté individuelle ou des pertes économiques, c’est confondre liberté et marchandisation.

Derrière la prétendue “volonté de travailler”, il y a souvent une pression implicite : sur les salariés précaires, sur les intérimaires, sur les apprentis, sur les femmes seules, sur tous ceux pour qui refuser une vacation ce jour-là, c’est risquer d’être mal vu, mal noté, remplacé. Cette “liberté de travailler” devient vite une obligation déguisée.

Ce jour est l’un des rares moments où une société s’arrête pour rappeler que le travail n’est pas qu’un contrat, mais aussi une relation de force, un rapport de pouvoir. Ouvrir les commerces le 1er mai, c’est normaliser l’idée qu’aucun espace de résistance ne doit subsister. Que même les symboles doivent céder devant l’économie. C’est l’extension du domaine du marché à tout, même à la mémoire.

On entend : “Oui mais les hôpitaux, les pompiers, eux, travaillent”. Bien sûr. Mais ils exercent des missions vitales. Vendre du muguet ou du pain ne relève pas de l’urgence vitale. Ce n’est pas parce que certains n’ont pas le choix que d’autres doivent perdre le leur. Ce n’est pas un nivellement par le bas qu’il faut défendre, c’est un respect du seuil collectif.

Le 1er mai est un espace de visibilité pour les mobilisations sociales. Une journée où l’on manifeste, où l’on discute de l’avenir du travail, des salaires, des droits. Si les vitrines sont ouvertes, les rues seront vides. C’est une forme d’extinction lente de l’expression collective. Une manière de noyer le politique dans le bruit de fond commercial.

L’argument économique est fallacieux. Ce qu’un commerce ne vend pas un jour, il le vend la veille ou le lendemain. Quant aux fleuristes, il leur est possible d’anticiper. Ce n’est pas au législateur d’aligner le droit du travail sur les pics de vente. C’est aux commerçants de s’adapter à la règle commune.

Pour défendre des temps collectifs de pause, de mémoire, de lutte, le 1er mai doit rester chômé, pour tous. Par engagement.

« Interdire le travail pour fêter le travail… Vraiment ? » Frédéric Bastiat

BILLET. Pour lui redonner du sens, un sens choisi, partagé, assumé, il est grand temps de sortir le 1er mai du statu quo dans lequel il s’est fossilisé. Reconnaître juridiquement le droit au choix. …
BILLET Pour lui redonner du sens, un sens choisi, partagé, assumé, il est grand temps de sortir le 1er mai du statu quo juridique et symbolique dans lequel il s’est fossilisé. Reconnaître juridiquement le droit au choix. La loi pourrait autoriser explicitement le travail le 1er mai, mais dans des conditions strictes : volontariat écrit du salarié, double rémunération automatique, impossibilité de sanctions implicites pour refus de travailler. Le Code du travail encadre déjà les jours fériés dans des secteurs “à activité continue” : il est possible d’y intégrer des dérogations sectorielles temporaires et ciblées pour certains métiers (fleuristes, boulangers, hôteliers, restaurateurs). Créer une journée nationale du travail choisi. Ce 1er mai reconfiguré serait un moment d’initiative. Ceux qui veulent manifester, le peuvent. Ceux qui veulent travailler, aussi. Mais à condition que les conditions de travail soient exceptionnelles : temps réduit, rémunération doublée, accès élargi aux congés compensatoires. Ce serait une reconnaissance active de la pluralité des trajectoires de travail. Donner à cette journée une fonction civique. Que chaque entreprise ou collectivité, chaque école ou média, en fasse un moment de réflexion collective sur le sens du travail. Qu’on y parle de reconversion, de pénibilité, de fierté, de conditions de travail. Que les lieux de débat ne soient plus seulement les cortèges, mais les ateliers, les réseaux, les forums locaux. Le 1er mai a besoin d’être relancé. Rééquilibrer le traitement entre économie formelle et informelle. Si les vendeurs à la sauvette ont le droit d’exercer, les professionnels doivent avoir les mêmes droits, avec les mêmes contraintes. Il convient de restaurer une cohérence juridique et fiscale. Un système extrêmement simple sur Internet de déclaration pour les micro activités du 1er mai pourrait être mis en place. Cela éviterait le sentiment d’injustice qui mine aujourd’hui les petits commerçants. Repenser le travail moderne. Le 1er mai doit devenir un moment vivant où la société interroge ses pratiques. Ce ne sont pas les slogans de 1936 qui feront avancer les droits sociaux en 2025, mais notre capacité à réinventer des temps collectifs où le travail, sous toutes ses formes, peut être reconnu, débattu, valorisé. Travailler le 1er mai est une opportunité pour donner à cette journée toute sa valeur. C’est dans la qualité du débat public, dans l’équité des règles, dans la liberté réelle des acteurs, que se mesure la maturité d’une démocratie sociale.

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