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21 JUILLET 2025 (#46)

NAPOLÉON ET SES ÎLES

Sur les champs de bataille, il a été maître du mouvement. Dans sa vie, il n’a cessé de se déplacer, d’accélérer, de fuir, de s’élever, de tomber, de revenir… Napoléon Bonaparte a vécu entre réalités et ambitions, entre continents et îles…
Sur les champs de bataille, il a été maître du mouvement. Dans sa vie, il n’a cessé de se déplacer, d’accélérer, de fuir, de s’élever, de tomber, de revenir… Napoléon Bonaparte a vécu entre réalités et ambitions, entre continents et îles.
Nous vous proposons cinq textes fictifs qui imaginent ce que notre illustre personnage aurait pu se dire à cinq instants très précis. Cinq monologues intérieurs. Toujours depuis un bateau ou arrivant sur une île, toujours en train de faire le bilan du chemin parcouru et de scruter l’horizon.
1778 : Napoléon, 9 ans, quitte la Corse avec son père pour rejoindre l’école militaire de Brienne. Premier déracinement, premiers doutes
1784 : Napoléon, 15 ans, repart seul pour Paris. Il vient de perdre son père. Il entre dans le monde adulte.
1804 : Napoléon, 35 ans, arrive sur l’Île de la Cité pour entrer dans Notre-Dame. Il va se couronner lui-même Empereur.
1814 : Napoléon, 44 ans, déchu, exilé, arrive à l’île d’Elbe. La mort l’a refusé à Fontainebleau. Il en prend acte mais ignore pourquoi.
1815 : Napoléon, 46 ans, vaincu à Waterloo, est envoyé à Sainte-Hélène. Il devine que cette fois, c’est la fin.
À chaque seuil, une île. À chaque île, une vérité.
DÉCEMBRE 1778. Napoléon a 9 ans et quitte Ajaccio avec son père…
“Avvedeci Corsica, stà bè…” Les mots me viennent en corse, dans ma langue, celle que Papa me dit d’oublier. Mais pourquoi ?…

DÉCEMBRE 1778. Napoléon a 9 ans et quitte Ajaccio avec son père…

“Avvedeci Corsica, stà bè…” Les mots me viennent en corse, dans ma langue, celle que Papa me dit d’oublier. Mais pourquoi ? Pourquoi faut-il que j’oublie qui je suis pour devenir ce qu’ils veulent que je sois ?

Le bateau bouge sous mes pieds et j’ai mal au ventre. Pas à cause des vagues — à cause de cette chose qui me serre la gorge. Giuseppe pleure, lui, quand Mamma l’embrasse. Moi, je ne pleure pas. Je montre l’exemple.

« Tu seras officier du roi », me dit Papa. Mais quel roi ? Le roi français qui nous a pris notre île ? Je ne comprends pas tout, mais je sens que quelque chose ne va pas. On nous a dit que nous étions corses, maintenant on nous dit que nous sommes français. Qu’est-ce que je suis, moi ?

J’ai peur qu’ils me changent. Qu’ils fassent de moi un petit français comme les autres. Mais au fond de moi, quelque chose résiste. Quelque chose qui dit : « Non. Tu es Napoléon Buonaparte. Tu es né libre sur une île libre. Et même s’ils te prennent ton île, ils ne prendront pas ta liberté. »

Ces montagnes qui s’éloignent, je les reverrai… Un jour, je reviendrai. Mais pas comme je pars, comme un enfant qu’on emmène. Je reviendrai en chef !

SEPTEMBRE 1785. Napoléon quitte à nouveau la Corse pour Paris. Il a 15 ans…
J’ai quinze ans et je suis déjà orphelin. Papa est mort…

SEPTEMBRE 1785. Napoléon quitte à nouveau la Corse pour Paris. Il a 15 ans…

J’ai quinze ans et je suis déjà orphelin. Papa est mort. Papa est mort et je n’étais pas là. Maman compte sur moi maintenant. Joseph s’occupe des affaires, mais c’est à moi qu’elle regarde quand elle a peur. C’est sur moi qu’elle se repose. Je le vois dans ses yeux : « Napoléon va nous sauver. »

À Brienne, ils m’ont appelé « la Paille-au-Nez ». Ils se moquaient de mon accent, de ma maigreur, de ma solitude. Ils ne savaient pas qu’ils étaient en train de forger un acier plus dur que le leur. Chaque moquerie, chaque humiliation, chaque nuit passée seul dans ce dortoir glacé — tout cela m’a endurci. Ils voulaient me casser, ils m’ont rendu plus dur.

Paris… L’École militaire… Les vrais maîtres, maintenant. Plus de petits nobles de province qui jouent aux soldats. Cette fois, je vais apprendre auprès des meilleurs. Je vais dévorer leurs livres, leurs cartes, leurs secrets. Je vais devenir ce que Papa rêvait que je devienne, mais en plus grand. En plus grand que ses rêves les plus fous.

En attendant ma Corse rapetisse. Je tourne la page…

DÉCEMBRE 1804. Napoléon, 35 ans, arrive sur l’île de la Cité… J’ai trente-cinq ans et je vais devenir empereur. Empereur ! Il y a dix ans, j’étais un général inconnu…
DÉCEMBRE 1804. Napoléon, 35 ans, arrive sur l’île de la Cité… J’ai trente-cinq ans et je vais devenir empereur. Empereur ! Il y a dix ans, j’étais un général inconnu. Il y a quinze ans, j’étais un sous-lieutenant sans le sou. Il y a vingt ans, ils se moquaient de moi et m’appelaient « la Paille-au-Nez ». Joséphine sera là, dans sa robe blanche. Ma belle créole qui m’a appris l’amour et la trahison. Elle vieillit, elle ne me donnera pas d’héritier, mais aujourd’hui elle sera mon impératrice. Aujourd’hui, nous sommes au sommet. Papa, tu me vois ? Tu vois ton fils ? Je pense à lui souvent, surtout dans les moments comme celui-ci. Carlo Buonaparte, qui rêvait d’indépendance pour la Corse et qui a fini par servir la France. Il a choisi le pragmatisme, l’adaptation, la survie. Moi, j’ai choisi la conquête. J’ai pris ce que je voulais au lieu d’attendre qu’on me le donne. Cette couronne, je ne la reçois pas, je la prends pour avancer car j’en ai besoin. Personne ne m’a jamais rien donné. Tout ce que j’ai, je l’ai conquis. La France, les victoires, Joséphine… Tout vient de ma volonté, de mon travail, de cette énergie qui ne me quitte jamais. L’île de la Cité. Encore et toujours une île. Mais cette fois, c’est différent. Cette fois, ce n’est pas l’île qui me voit naître, c’est moi qui la fait naître. Dans quelques instants, je serai Napoléon Ier. Et l’Europe apprendra ce que peut faire un grand homme quand il refuse de se résigner…
MAI 1814. L’empereur a 44 ans et arrive sur l’île d’Elbe…
Alors, c’est fini ? Cette question me hante depuis Fontainebleau. Depuis cette nuit où j’ai avalé le poison…

MAI 1814. L’empereur a 44 ans et arrive sur l’île d’Elbe…

Alors, c’est fini ? Cette question me hante depuis Fontainebleau. Depuis cette nuit où j’ai avalé le poison, où j’ai attendu que tout s’arrête. Mais même la mort n’a pas voulu de moi. J’ai quarante quatre ans, j’ai tout perdu, même elle…

Mon fils… Mon pauvre fils… L’Aiglon. Il a trois ans. Il ne comprend pas pourquoi Papa n’est plus là. Marie-Louise l’a emmené à Vienne, loin de moi. Elle n’a même pas hésité. Toutes ces années d’amour, de partage, d’espoirs.. tous ces moments… balayés ! Comme si rien n’avait existé.

J’en veux tellement à Alexandre… ce fourbe d’Alexandre. Mon « frère » de Tilsit. Il m’a serré dans ses bras sur ce radeau au milieu du Niémen. Il m’a juré une amitié éternelle. Et il m’a trahi le premier. Il a livré Moscou aux flammes plutôt que de me la laisser. J’aurais dû me méfier. J’aurais dû l’écraser quand j’en avais l’occasion. Mais j’ai cru sa parole, d’Empereur à Empereur…

Tout cela m’épuise. Mais je suis toujours vivant. Cette île ressemble à la Corse… Rocailleuse, fière mais bien petite. Si dérisoire après l’Europe entière. Ils m’ont donné une couronne de carton-pâte et douze mille sujets. Moi qui commandais à soixante millions d’hommes. Moi qui faisait trembler les trônes de Londres à Saint-Pétersbourg.

Cette île, je vais voir si je peux la transformer. Je vais y construire des routes, moderniser l’administration, créer une armée. Pour laisser ma trace, ici comme ailleurs. Je ne suis pas homme que l’on met si facilement au rebut.

Qu’ils se réjouissent à Paris, à Londres, à Vienne ! Qu’ils pensent que le lion est en cage ! Peut-être seront-ils moins vigilants ? On verra ce que l’avenir me réserve. Je n’ai plus rien à perdre. Et, j’ai encore et surtout tout un pays derrière moi qui a été humilié, tout comme son Empereur.

« Porté par les tempêtes, protégé par les îles… J’ai appris que le pouvoir, comme la mer, ne se possède jamais, on le saisit juste un instant »» Napoléon Bonaparte, Sainte-Hélène, 1816 (citation apocryphe)

OCTOBRE 1815. Napoléon, 46 ans, arrive à Sainte-Hélène… Cette fois, c’est vraiment fini. Six mille kilomètres de Paris. Un rocher perdu dans l’Atlantique Sud…
OCTOBRE 1815. Napoléon, 46 ans, arrive à Sainte-Hélène… Cette fois, c’est vraiment fini. Six mille kilomètres de Paris. Un rocher perdu dans l’Atlantique Sud. Hudson Lowe qui m’appelle « Général Buonaparte » pour m’humilier. Ils ont tout calculé. Ils ont tout prévu. Cette fois, je ne pourrais pas m’en sortir. Cette île sera ma dernière. Je le sais. Je le sens. Cent jours… J’ai cru que cent jours suffiraient. J’étais si près d’y arriver, si près de tout reconquérir. L’Europe tremblait déjà. Mais la fortune a tourné. Grouchy qui n’arrive pas. Ney qui charge trop tôt. Blücher qui surgit au mauvais moment. Waterloo n’a pas été ma faute, c’était mon destin. Peut-être lui en ai-je trop demandé ? Qu’est-ce que je vais faire ici ? Je ne vais pas me laisser mourir. Ils seraient trop contents. Je vais aller au bout de mon histoire. J’ai encore des choses à dire. Des mémoires à dicter. Une légende à construire. Je ne peux plus conquérir de territoires. Je vais conquérir l’Histoire. Ce sera ma dernière bataille. Ils m’ont pris mon empire, mais ils ne prendront pas ma gloire.

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