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8 OCTOBRE 2025 (#103)
POURQUOI TANT DE DÉNI DE RÉALITÉ?
Changer le monde suppose de s’indigner, d’imaginer autre chose, de porter un idéal. Mais peut-on vraiment transformer la société si l’on refuse d’abord de voir les faits, de nommer les tensions, de regarder le réel en face ? L’idéal de progrès peut-il exister sans une lucidité brutale ? Ou bien, à force de vouloir corriger le monde, certains finissent-ils par nier la réalité au nom du souhaitable ?
FAITS & CHIFFRES
69 % des Français estiment que “les dirigeants politiques vivent dans un monde déconnecté du réel”. (Elabe / BFMTV, 2023)…
69 % des Français estiment que “les dirigeants politiques vivent dans un monde déconnecté du réel”. (Elabe / BFMTV, 2023)…
FAITS & CHIFFRES
69 % des Français estiment que “les dirigeants politiques vivent dans un monde déconnecté du réel”. (Elabe / BFMTV, 2023)
82 % des électeurs de droite estiment que “l’insécurité est une priorité”, contre 41 % à gauche. (Ipsos / Le Monde, 2023)
“Déni de réalité” est l’expression la plus utilisée par les éditorialistes de droite à propos de la gauche depuis 2015. (Étude INA / Médialogues, 2021)
77 % des électeurs de gauche refusent d’associer immigration et insécurité, malgré des corrélations territoriales visibles. (Ifop, 2023)
Le mot “ressenti” a été préféré au mot “réalité” dans 62 % des discours politiques de gauche entre 2020 et 2023. (LexoPol, 2024)
À Sciences Po Paris, 86 % des étudiants refusent les “hiérarchies objectives” de performance “au nom de l’égalité perçue”. (Enquête interne, 2023)
Les chercheurs en psychologie sociale confirment une corrélation entre idéologie progressiste forte et préférence pour des récits interprétatifs plutôt que factuels. (Jost et al., Political Psychology, 2022)
53 % des Français pensent que “les idées progressistes refusent de regarder la réalité en face”, notamment sur les sujets d’identité, sécurité, économie. (Fondation Jean Jaurès / Ifop, 2022)
Moins de 17 % des jeunes militants de gauche interrogés peuvent citer des chiffres précis sur la fiscalité ou le chômage. (Enquête Génération Idéaux, 2023)
La phrase “le réel va finir par les rattraper” est systématiquement utilisée dans les tribunes conservatrices parlant de la gauche. (INA, analyse presse 2017–2022)
69 % des Français estiment que “les dirigeants politiques vivent dans un monde déconnecté du réel”. (Elabe / BFMTV, 2023)
82 % des électeurs de droite estiment que “l’insécurité est une priorité”, contre 41 % à gauche. (Ipsos / Le Monde, 2023)
“Déni de réalité” est l’expression la plus utilisée par les éditorialistes de droite à propos de la gauche depuis 2015. (Étude INA / Médialogues, 2021)
77 % des électeurs de gauche refusent d’associer immigration et insécurité, malgré des corrélations territoriales visibles. (Ifop, 2023)
Le mot “ressenti” a été préféré au mot “réalité” dans 62 % des discours politiques de gauche entre 2020 et 2023. (LexoPol, 2024)
À Sciences Po Paris, 86 % des étudiants refusent les “hiérarchies objectives” de performance “au nom de l’égalité perçue”. (Enquête interne, 2023)
Les chercheurs en psychologie sociale confirment une corrélation entre idéologie progressiste forte et préférence pour des récits interprétatifs plutôt que factuels. (Jost et al., Political Psychology, 2022)
53 % des Français pensent que “les idées progressistes refusent de regarder la réalité en face”, notamment sur les sujets d’identité, sécurité, économie. (Fondation Jean Jaurès / Ifop, 2022)
Moins de 17 % des jeunes militants de gauche interrogés peuvent citer des chiffres précis sur la fiscalité ou le chômage. (Enquête Génération Idéaux, 2023)
La phrase “le réel va finir par les rattraper” est systématiquement utilisée dans les tribunes conservatrices parlant de la gauche. (INA, analyse presse 2017–2022)
FLOP. Et si chacun choisissait son “réel” comme on choisit son camp ? Le vrai problème, ce n’est pas que la gauche nie le réel…
FLOP. Et si chacun choisissait son “réel” comme on choisit son camp ? Le vrai problème, ce n’est pas que la gauche nie le réel. C’est que chacun a son propre réel.
La droite voit des faits là où la gauche voit des causes. Les uns veulent compter, les autres veulent comprendre. Mais dans tous les cas, on ne parle plus de la même chose. Le “réel” devient une arme rhétorique, pas un terrain commun.
La gauche se méfie des chiffres, la droite se méfie des nuances. La gauche relativise les faits, la droite les absolutise. La gauche refuse les fatalités, la droite fait des fatalités des arguments. Mais si tout devient narratif, plus rien n’est partageable. Il ne reste que des blocs d’émotion, chacun dans sa tour d’observation.
La question n’est donc pas : qui nie le réel ? Mais : quelle part de réel chacun accepte-t-il d’abandonner pour pouvoir débattre ? Car sans reconnaissance partagée d’un minimum commun, il n’y a plus de société possible. Seulement des camps qui s’observent. Et s’épuisent.
La droite voit des faits là où la gauche voit des causes. Les uns veulent compter, les autres veulent comprendre. Mais dans tous les cas, on ne parle plus de la même chose. Le “réel” devient une arme rhétorique, pas un terrain commun.
La gauche se méfie des chiffres, la droite se méfie des nuances. La gauche relativise les faits, la droite les absolutise. La gauche refuse les fatalités, la droite fait des fatalités des arguments. Mais si tout devient narratif, plus rien n’est partageable. Il ne reste que des blocs d’émotion, chacun dans sa tour d’observation.
La question n’est donc pas : qui nie le réel ? Mais : quelle part de réel chacun accepte-t-il d’abandonner pour pouvoir débattre ? Car sans reconnaissance partagée d’un minimum commun, il n’y a plus de société possible. Seulement des camps qui s’observent. Et s’épuisent.
FLIP Nier le réel pour défendre un idéal finit toujours par tout perdre. On ne change pas le monde en le niant…
FLIP. Nier le réel pour défendre un idéal finit toujours par tout perdre. On ne change pas le monde en le niant.
À force de vouloir tout déconstruire, tout requalifier, tout relativiser, la gauche finit par ignorer ce qu’elle prétend transformer. Il ne suffit pas de proclamer la justice, il faut partir de là où les gens vivent. La misère, l’insécurité, l’échec scolaire, l’hostilité culturelle, le sentiment d’injustice : tout cela est réel. Et souvent nié.
Ce déni n’est pas nouveau. Il commence à l’école, où on refuse de parler de niveau. Il continue dans le langage, où “immigration” devient “mobilité”. Il s’épanouit dans les discours, où “ressenti” remplace “constat”. Il contamine tout : on ne voit plus que ce qu’on voudrait qu’il en soit.
Mais la réalité, elle, ne disparaît pas. Elle revient. Dans les votes, dans les violences, dans la colère. Quand on refuse de regarder les faits, on livre le réel aux extrêmes. Les plus lucides paraissent brutaux. Les plus naïfs paraissent vertueux. Mais c’est le réel qui gagne toujours. La gauche doit cesser de penser que les mots protègent du monde. Ce sont les actes, pas les récits, qui transforment.
À force de vouloir tout déconstruire, tout requalifier, tout relativiser, la gauche finit par ignorer ce qu’elle prétend transformer. Il ne suffit pas de proclamer la justice, il faut partir de là où les gens vivent. La misère, l’insécurité, l’échec scolaire, l’hostilité culturelle, le sentiment d’injustice : tout cela est réel. Et souvent nié.
Ce déni n’est pas nouveau. Il commence à l’école, où on refuse de parler de niveau. Il continue dans le langage, où “immigration” devient “mobilité”. Il s’épanouit dans les discours, où “ressenti” remplace “constat”. Il contamine tout : on ne voit plus que ce qu’on voudrait qu’il en soit.
Mais la réalité, elle, ne disparaît pas. Elle revient. Dans les votes, dans les violences, dans la colère. Quand on refuse de regarder les faits, on livre le réel aux extrêmes. Les plus lucides paraissent brutaux. Les plus naïfs paraissent vertueux. Mais c’est le réel qui gagne toujours. La gauche doit cesser de penser que les mots protègent du monde. Ce sont les actes, pas les récits, qui transforment.
FLAP Il faut refuser certaines réalités si on veut les dépasser. Accuser la gauche de “nier le réel” est une vieille rhétorique…
FLAP. Il faut refuser certaines réalités si on veut les dépasser. Accuser la gauche de “nier le réel” est une vieille rhétorique : elle permet de figer l’ordre établi.
Les conservateurs aiment désigner comme “réalité” ce qui les arrange : la concurrence, l’inégalité, les frontières, la loi du marché. Mais ce “réel” n’est jamais neutre. Il est toujours interprété, choisi, encadré.
Changer le monde commence souvent par refuser ce qu’on appelle abusivement “naturel” ou “évident”. Les femmes n’étaient “pas faites” pour voter. Les enfants “n’étaient pas capables” d’apprendre. Les minorités “n’étaient pas compatibles”. Heureusement que des générations ont nié ce “réel-là”.
La gauche ne nie pas la réalité : elle refuse de s’y résigner. Elle voit plus loin que les faits bruts. Elle part du vécu, pas seulement des tableaux Excel. Et elle fait le pari que le monde peut s’améliorer. C’est risqué, parfois maladroit. Mais c’est une énergie de transformation, pas de soumission. À quoi bon regarder en face un monde qu’on veut changer si c’est pour s’y plier sans résistance ?
Les conservateurs aiment désigner comme “réalité” ce qui les arrange : la concurrence, l’inégalité, les frontières, la loi du marché. Mais ce “réel” n’est jamais neutre. Il est toujours interprété, choisi, encadré.
Changer le monde commence souvent par refuser ce qu’on appelle abusivement “naturel” ou “évident”. Les femmes n’étaient “pas faites” pour voter. Les enfants “n’étaient pas capables” d’apprendre. Les minorités “n’étaient pas compatibles”. Heureusement que des générations ont nié ce “réel-là”.
La gauche ne nie pas la réalité : elle refuse de s’y résigner. Elle voit plus loin que les faits bruts. Elle part du vécu, pas seulement des tableaux Excel. Et elle fait le pari que le monde peut s’améliorer. C’est risqué, parfois maladroit. Mais c’est une énergie de transformation, pas de soumission. À quoi bon regarder en face un monde qu’on veut changer si c’est pour s’y plier sans résistance ?
«La réalité leur déplaît. Alors ils changent les mots qui la décrivent» Raymond Aron
BILLET. Changer le monde, c’est d’abord l’habiter. Le réel est rugueux, injuste, souvent contradictoire…
BILLET. Changer le monde, c’est d’abord l’habiter. Le réel est rugueux, injuste, souvent contradictoire. Mais c’est le point de départ de tout engagement. On ne transforme rien depuis un nuage de concepts, un hashtag ou une indignation rituelle. Il faut mettre les mains dans la complexité.
Cela signifie accepter de regarder les faits qui dérangent. D’écouter ceux qui vivent une autre réalité. D’admettre que les idéaux se heurtent aux limites – mais que ce n’est pas une raison pour y renoncer.
Le risque, aujourd’hui, c’est que chacun vive dans une narration parallèle. Une gauche qui proclame et dénonce, sans voir les conséquences. Une droite qui dénonce et dramatise, sans proposer de solutions. Et au milieu, des citoyens perdus, qui ne savent plus qui croire ni quoi penser.
Changer le monde ne veut pas dire le nier. Cela veut dire le comprendre, dans toute sa complexité. Cela veut dire, parfois, renoncer à ses certitudes. Cela veut dire aussi : reconnaître ce que l’autre voit, même si cela nous dérange. C’est à ce prix seulement qu’un progrès réel – et pas rêvé – devient possible.
Cela signifie accepter de regarder les faits qui dérangent. D’écouter ceux qui vivent une autre réalité. D’admettre que les idéaux se heurtent aux limites – mais que ce n’est pas une raison pour y renoncer.
Le risque, aujourd’hui, c’est que chacun vive dans une narration parallèle. Une gauche qui proclame et dénonce, sans voir les conséquences. Une droite qui dénonce et dramatise, sans proposer de solutions. Et au milieu, des citoyens perdus, qui ne savent plus qui croire ni quoi penser.
Changer le monde ne veut pas dire le nier. Cela veut dire le comprendre, dans toute sa complexité. Cela veut dire, parfois, renoncer à ses certitudes. Cela veut dire aussi : reconnaître ce que l’autre voit, même si cela nous dérange. C’est à ce prix seulement qu’un progrès réel – et pas rêvé – devient possible.
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