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9 OCTOBRE 2025 (#104)

QUELLE GOUVERNANCE MONDIALE POUR DEMAIN ?

Le 21 janvier 2025, Donald Trump a signé un décret ordonnant le retrait des États-Unis de l’Organisation Mondiale de la Santé…
Le 21 janvier 2025, Donald Trump a signé un décret ordonnant le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (Carnegie Endowment for International Peace), achevant ainsi une procédure qu’il avait entamée en 2020 avant que Biden ne l’annule. En février, il a annoncé le retrait du Conseil des droits de l’homme de l’ONU et la fin du financement américain de l’UNRWA et de plusieurs agences onusiennes (Carnegie Endowment for International Peace) (Council on Foreign Relations) , accusées de biais anti-israélien. En septembre, lors d’un discours à l’ONU, il a qualifié l’institution de « ne pas être même proche de réaliser son potentiel , dénonçant ce qu’il appelle les « institutions globalistes » qui auraient « considérablement dégradé l’ordre mondial ». Lors de son allocution à l’Assemblée générale de l’ONU, ce 23 septembre, Donald Trump a affirmé qu’il avait « mis fin à sept guerres » et qu’à chaque fois, « l’ONU n’a jamais appelé pour aider » — une critique directe de l’absence d’initiative de l’ONU dans les processus de paix. Il a dénoncé l’ONU comme une institution trop souvent limitée à des « mots forts » sans action effective : « des mots vides, et les mots vides ne résolvent pas la guerre » selon lui. Malgré son ton critique, il a aussi assuré qu’il soutiendrait l’ONU « à 100 % », tout en demandant qu’elle soit plus utile et efficace. De son côté, le secrétaire général António Guterres a répondu qu’un des problèmes de l’ONU est qu’elle ne dispose ni de « carottes ni de bâtons » (c’est-à-dire de moyens coercitifs ou d’incitations solides) pour résoudre les conflits, soulignant les limites de son rôle dans un système international conditionné par les veto au Conseil de sécurité. Trump révèle-t-il simplement l’obsolescence de ces institutions ou précipite-t-il leur refondation ? À quoi servent les grands forums internationaux dans un monde fragmenté ? Le G7 dirige-t-il encore ? Le G20 peut-il coordonner sans valeurs communes ? L’ONU est-elle dépassée ?…
FAITS & CHIFFRES
Le G7 représente encore environ 43 % du PIB mondial en 2023, contre 51 % en 2000…
FAITS & CHIFFRES

Le G7 représente encore environ 43 % du PIB mondial en 2023, contre 51 % en 2000. Cette baisse relative reflète l’émergence de nouveaux pôles de puissance. Le groupe reste cependant un centre de décision économique influent, malgré son caractère exclusivement occidental. (FMI, World Economic Outlook, octobre 2023)

Le G20 rassemble plus de 80 % du PIB mondial, 75 % du commerce international et 60 % de la population mondiale. Il constitue le seul forum économique mondial réellement inclusif, mais son hétérogénéité politique limite son efficacité décisionnelle. (Banque mondiale, The G20 and Global Trade, 2023)

Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) pèsent désormais environ 32 % du PIB mondial en parité de pouvoir d’achat, contre 29 % pour le G7. Leur poids économique croît rapidement, mais leurs intérêts divergent profondément. (FMI, World Economic Outlook, avril 2024)

L’Organisation des Nations unies regroupe aujourd’hui 193 États membres. Toutefois, son Conseil de sécurité est toujours dominé par les cinq membres permanents disposant d’un droit de veto, ce qui fige souvent les rapports de force hérités de 1945. (ONU, Liste des États membres, 2023)

Le budget régulier de l’ONU s’élevait à 3,4 milliards de dollars en 2023. Ce montant, dérisoire à l’échelle planétaire, contraste fortement avec l’ampleur des missions de l’organisation : paix, santé, développement, climat, droit international. (Nations Unies, Budget officiel, 2023)

Depuis 2010, les BRICS ont mis en place leurs propres institutions financières, dont la Nouvelle Banque de Développement, dotée d’un capital initial de 100 milliards de dollars. Elle finance déjà des projets dans plus de 40 pays. (NDB, Annual Report, 2023)

Le G7 a lancé en 2022 un Partenariat mondial pour les infrastructures, visant à mobiliser 600 milliards de dollars d’ici 2027. Objectif : contrebalancer l’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie. (Maison Blanche, G7 Partnership for Global Infrastructure, 2022)

Entre 2022 et 2024, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté plus de 90 résolutions relatives à l’invasion russe de l’Ukraine. Aucune n’a toutefois abouti à des mesures contraignantes, la Russie bloquant toute décision au Conseil de sécurité. (ONU, Votes et résolutions, 2022-2024)

La Chine et la Russie promeuvent une vision multipolaire de l’ordre mondial, notamment via les BRICS et l’Organisation de coopération de Shanghai. Leur rhétorique dénonce l’hégémonie occidentale et plaide pour un nouvel équilibre géopolitique. (Déclaration conjointe des BRICS, Johannesburg, 2023)

Le G20 montre des signes croissants de paralysie. Sur l’Ukraine, le climat ou les droits humains, plusieurs pays membres — Chine, Russie, Arabie saoudite — refusent désormais d’endosser des déclarations finales communes. (G20 Inde, Sommet des chefs d’État, 2023)
FLOP L’avenir se construit ailleurs. Et si on se trompait de combat ? On s’échine à critiquer, réformer, sauver…
FLOP : L’avenir se construit ailleurs. Et si on se trompait de combat ? On s’échine à critiquer, réformer, sauver ces vieilles institutions. Mais les vraies innovations en matière de coopération internationale se déploient déjà ailleurs, de façon plus discrète et plus efficace.

Le Covid l’a montré. Ce n’est pas l’OMS qui a coordonné la riposte mondiale, mais des réseaux informels de chercheurs, des partenariats public-privé, des coalitions d’ONG. Moderna et BioNTech ont développé leurs vaccins plus vite que l’ONU n’a réussi à organiser une réunion d’urgence.

Le climat le confirme. L’accord de Paris ? Signé hors du cadre onusien traditionnel. Les vraies avancées ? Alliances de villes, pactes entre entreprises, coalitions régionales. Pendant que le G20 tergiverse sur les énergies fossiles, des dizaines de pays sortent du charbon par leurs propres moyens.

La tech l’illustre. Qui régule l’intelligence artificielle ? Pas l’ONU, mais quelques entreprises californiennes, des agences nationales agiles, des groupes d’experts transnationaux. Qui fixe les standards du numérique ? Les GAFAM, pas les forums multilatéraux.

Le monde est devenu trop complexe, trop rapide, trop diversifié pour les institutions centralisées du XXe siècle. Les défis contemporains appellent des réponses modulaires : coalitions de volontaires, partenariats sectoriels, alliances à géométrie variable.

Exemples concrets : L’OCDE fait plus pour la fiscalité internationale que le G20. L’OTAN structure mieux la sécurité européenne que l’ONU. Les accords bilatéraux de libre-échange transforment plus le commerce que l’OMC. Les réseaux de maires agissent plus vite sur le climat que les COP.

Cela ne signifie pas l’anarchie, mais plutôt une gouvernance en réseau, polycentrique, pragmatique. Plus d’acteurs, plus de flexibilité, plus d’expérimentation. Moins de grandes messes, plus de laboratoires. Moins d’universalisme théorique, plus de coopération concrète.

Les vieux forums gardent une fonction : symbolique, protocolaire, rituelle. Ils permettent aux dirigeants de se montrer, aux opinions de se rassurer, aux diplomates de justifier leurs salaires. Soit. Mais n’attendons plus d’eux qu’ils gouvernent le monde.

L’avenir de la coopération internationale se joue dans les marges de ces grandes institutions. Dans les réseaux transversaux, les partenariats hybrides, les alliances inattendues. Un monde plus fluide, moins spectaculaire, mais peut-être plus efficace.
FLIP Imparfaits mais irremplaçables. Ces forums agacent. Leurs communiqués sont creux, leurs promesses vagues…
FLIP : Imparfaits mais irremplaçables. Ces forums agacent. Leurs communiqués sont creux, leurs promesses vagues, leurs résultats décevants. Pourtant, les enterrer serait une erreur magistrale. Dans un monde au bord de l’explosion, ils restent les seuls endroits où les puissances rivales peuvent encore se parler sans se tirer dessus.

Le malentendu vient de nos attentes. Ces forums ne sont pas des gouvernements mondiaux. Ils ne « résolvent » rien. Ils sont des plateformes, des espaces de dialogue, des soupapes de sécurité. Le G20 n’a pas supprimé les crises financières, mais il a évité l’effondrement de 2008. L’ONU n’empêche pas toutes les guerres, mais elle coordonne l’aide humanitaire dans 41 zones de conflit. Le G7 ne gouverne plus le monde, mais il synchronise encore les réponses occidentales.

Leurs faiblesses reflètent celles du monde. Le G7 reste un club de riches blancs qui parlent au nom d’une planète qu’ils ne représentent plus. Le G20 explose entre démocraties et dictatures. Les BRICS affichent une unité de façade mais se méfient entre eux – surtout l’Inde et la Chine. L’ONU végète, paralysée par les vetos du Conseil de sécurité.

Mais couper les derniers ponts serait suicidaire. Sortir la Russie du G8 après la Crimée ? Erreur stratégique qui a privé l’Occident d’un canal de dialogue au moment où il en avait le plus besoin. Refuser d’inclure la Chine dans un G9 élargi ? Aveuglement qui pousse Pékin vers d’autres alliances. Quand on veut influencer ses rivaux, on les garde à la table, on ne leur claque pas la porte au nez.

Des réformes existent. Le G7 pourrait inclure l’Union africaine. Le G20 gagnerait un secrétariat permanent. Les BRICS pourraient se concentrer sur le développement concret plutôt que sur la rhétorique anti-occidentale. L’ONU pourrait clarifier ses missions et réformer – un peu – son Conseil de sécurité.

La vraie question n’est pas leur efficacité, mais leur existence. Dans un monde de plus en plus imprévisible, chaque espace de dialogue multilatéral est un filet de sécurité. Mieux vaut une table bancale qu’un champ de bataille. La diplomatie, c’est l’art de parler même quand on se déteste. Ces forums gardent cette fonction vitale.
FLAP Des théâtres qui masquent l’impuissance. Spectacle désolant. Sommets surjoués, déclarations creuses, photos de famille ridicules…
FLAP : Des théâtres qui masquent l’impuissance. Spectacle désolant. Sommets surjoués, déclarations creuses, photos de famille ridicules. Derrière le clinquant diplomatique, ces forums ne font plus qu’une chose : donner l’illusion que quelqu’un pilote encore ce monde. Personne ne pilote. Et ces institutions contribuent à masquer cette réalité.

Le G7 ? Un club de nostalgiques. Sept pays qui représentent 10% de la population mondiale mais prétendent encore donner le tempo. Leurs « sanctions coordonnées » ? Contournées. Leurs « valeurs partagées » ? Régulièrement piétinées par leurs propres membres. Leur influence ? En chute libre depuis que l’économie mondiale a basculé vers l’Asie.

Le G20 ? Un capharnaüm. Vingt dirigeants qui ne s’accordent sur rien, sauf sur l’art de publier des communiqués vides. Xi Jinping et Biden dans la même salle ? Poutine et Macron côte à côte ? Le miracle, c’est qu’ils arrivent encore à signer des déclarations finales. Même si ces textes ne valent pas le papier sur lequel ils sont imprimés.

Les BRICS ? Une chimère. Censés incarner le « Sud global », ils reproduisent les mêmes jeux de pouvoir que leurs prédécesseurs. La Chine domine, la Russie instrumentalise, l’Inde résiste, le Brésil navigue, l’Afrique du Sud figure. Leur « banque de développement » alternative ? Un gadget. Leur « monnaie commune » ? Un fantasme. Leur unité ? Une façade.

L’ONU ? Un hospice institutionnel. Créée pour un monde bipolaire, elle survit dans un monde multipolaire qui ne veut plus d’elle. Son Conseil de sécurité ? Cinq vieux privilégiés qui bloquent tout avec leurs vetos. Son Assemblée générale ? Un parlement bavard sans pouvoir. Ses casques bleus ? Sous-financés, sous-équipés, sous-mandatés.

La vérité brutale : ces forums servent les puissants. Ils donnent l’illusion du dialogue tout en préservant les rapports de force existants. Les États-Unis y maintiennent leur hégémonie déclinante. La Chine y gagne du temps avant de proposer son ordre. La Russie y joue la perturbation. L’Europe y cultive ses illusions.

Pendant ce temps, le monde brûle. Pandémies, climat, inégalités, guerres, bouleversements technologiques : les vrais défis se jouent ailleurs. Dans les laboratoires, les conseils d’administration, les centres de données, les marchés financiers. Pas dans les salles de conférence onusiennes.

Ces forums ne sont plus des lieux de décision. Ils sont devenus des alibis. Des paravents qui cachent l’absence de gouvernance mondiale. Il faut arrêter de faire semblant et reconnaître que l’empereur est nu.

« Gouverner le monde, c’est d’abord empêcher qu’il ne se déchire. » Hannah Arendt

BILLET. Coopérer sans illusions. Le diagnostic est partagé : les grands forums internationaux traversent une crise profonde…
BILLET. Coopérer sans illusions. Le diagnostic est partagé : les grands forums internationaux traversent une crise profonde. Ils ne gouvernent plus, coordonnent mal, décident peu. Leurs communiqués ressemblent à des faire-part de divorce à l’amiable.

Mais les conclusions divergent. Faut-il les réformer, les contourner ou les abandonner ? Probablement un peu des trois. Les garder comme espaces symboliques, développer des alternatives opérationnelles, accepter que la coopération du XXIe siècle soit plus fragmentée mais plus réactive.

Une certitude : exclure ses rivaux ne les fait pas disparaître. Sortir la Russie du G8 n’a pas stoppé Poutine, mais a privé l’Occident d’un canal de dialogue. Ignorer la Chine dans un hypothétique G9 ne l’affaiblirait pas, mais renforcerait sa tentation d’imposer son propre ordre.

La vraie question : comment coopérer dans un monde sans chef d’orchestre ? En multipliant les partitions, en croisant les musiciens, en improvisant parfois. La symphonie sera moins parfaite, mais la musique continue.

Dans un monde interdépendant mais divisé, la coopération reste vitale. Elle prend juste d’autres formes. Plus modestes, plus pragmatiques, plus humaines. C’est peut-être mieux ainsi.

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