ACTUALITÉS · SOCIÉTÉ · ÉCONOMIE · TECHNOLOGIE
5 NOVEMBRE 2025 (#123)
PRÉSIDENTIELLE 2027 : POURQUOI AUTANT DE CANDIDATS POUR UNE RESPONSABILITÉ AUSSI LOURDE ?
À mesure que l’échéance approche, les prétendants à l’Élysée se multiplient. Pourtant, entre l’usure du pouvoir, la défiance populaire et les crises successives, diriger la France ressemble de plus en plus à un chemin semé d’embûches. Alors, pourquoi cette course effrénée vers un poste aussi exposé, aussi exigeant, aussi solitaire ? Ambition, vocation ou illusion ?
FAITS & CHIFFRES
La confiance dans les partis politiques atteint un niveau historiquement bas : seuls 17 % des Français leur font confiance…
FAITS & CHIFFRES
La confiance dans les partis politiques atteint un niveau historiquement bas : seuls 17 % des Français leur font confiance, selon le dernier baromètre CEVIPOF. Ce climat de défiance affaiblit les structures traditionnelles de sélection et favorise les trajectoires individuelles et médiatiques (CEVIPOF, Baromètre de la confiance politique, vague 15, 2024).
Déjà plus de 45 personnalités issues de tous horizons – politiques, syndicaux, économiques, culturels ou médiatiques – ont laissé entendre leur intérêt pour 2027. Ce chiffre inédit, révélé par Harris Interactive, traduit une explosion des candidatures réelles ou potentielles bien avant l’ouverture officielle de la campagne (Harris Interactive pour L’Opinion, Présidentielle 2027 : état des ambitions, 12 juin 2024).
L’élection présidentielle de 2022 avait déjà égalé un record historique avec 12 candidats en lice au premier tour, comme en 2002. Le seuil symbolique de la « surconcurrence » présidentielle semble désormais être la nouvelle norme (Vie Publique, Présidentielle 2022 : liste officielle des candidats, 7 mars 2022).
Depuis 1965, la moyenne des candidatures au premier tour s’établit à dix. Cette stabilité apparente masque une tendance récente à l’accumulation des candidatures hors partis et à la désintermédiation du lien politique (Wikipédia, Élection présidentielle en France, consulté en 2024).
Le phénomène des candidatures hors partis s’est accentué ces dernières années. Emmanuel Macron, Éric Zemmour ou Jean Lassalle symbolisent ce contournement des structures partisanes, au profit de marques personnelles ou de récits singuliers (Wikipédia, Élection présidentielle française de 2022, consulté en 2024).
Les réseaux sociaux amplifient cette dynamique en offrant aux outsiders des canaux d’expression puissants et peu coûteux. Des figures comme Jean Lassalle, Cyril Hanouna ou même Bigard s’en sont saisi pour exister politiquement sans appareil ni médias classiques (Fondation Jean-Jaurès, Présidentielle 2022 : les nouveaux usages numériques, 2022).
Le lien aux partis politiques s’est effondré en quarante ans : en 1985, près de 40 % des Français se disaient proches d’un parti, contre à peine 8 % d’adhérents ou militants aujourd’hui. Ce vide organisationnel favorise mécaniquement l’explosion des candidatures personnelles (CEVIPOF, Baromètre 2023, Confiance politique et engagement).
62 % des Français considèrent que l’élection présidentielle est le seul moment où leur voix compte vraiment. L’obsession autour de cette fonction reflète aussi l’absence de contre-pouvoirs visibles et le déficit d’espaces démocratiques intermédiaires (IFOP, Baromètre de la vie démocratique, avril 2023).
Dans la même enquête Harris Interactive de juin 2024, 60 personnalités issues du monde de l’entreprise, des médias, du sport ou de l’environnement ont été testées pour leur potentiel électoral. Ce phénomène élargit le champ présidentiel à une diversité inédite de profils (Harris Interactive pour L’Opinion, Les outsiders de 2027, 12 juin 2024).
60 % des Français estiment que les institutions de la Ve République ne sont plus adaptées à la société actuelle. Le présidentialisme français, souvent critiqué pour sa verticalité, est en réalité perçu comme la dernière source de pouvoir politique tangible (Fondapol, Institutions et citoyens, octobre 2023).
La Constitution française concentre en effet une part considérable des pouvoirs entre les mains du chef de l’État. De l’article 5 à l’article 19, elle confère au président des prérogatives uniques en Europe, entre rôle de chef de guerre, arbitre institutionnel et pilote économique (Conseil Constitutionnel, Constitution de la Ve République, consulté en 2024).
La France n’est pas seule : aux États-Unis, les primaires démocrates de 2020 ont vu se déclarer 29 candidats, un record, témoignant de la porosité croissante entre engagement politique et ambition personnelle (Politico, The full list of 2020 Democratic candidates, 2020).
En Inde, 26 personnalités se sont portées candidates lors de l’élection présidentielle de 2022, dans un système pourtant largement dominé par les partis régionaux. La fonction symbolique du président attire désormais bien au-delà des élites politiques traditionnelles (Hindustan Times, Presidential Election 2022: Candidates list, 2022).
Le Brésil a connu 13 candidats à la présidentielle de 2018, puis 11 en 2022. La fragmentation du paysage reste forte malgré des alliances partisanes solides, notamment autour de Lula et Bolsonaro (Reuters, Brazil presidential candidates 2022, septembre 2022).
Le Nigeria détient un record mondial avec 73 candidats officiels enregistrés pour la présidentielle de 2019. Cette inflation révèle la crise de crédibilité des partis et la recherche de reconnaissance individuelle à tout prix (BBC News, Nigeria elections 2019: A record 73 candidates, janvier 2019).
Aux Philippines, la présidentielle de 2022 a vu la participation de nombreuses figures issues du sport ou du divertissement, comme Manny Pacquiao ou Isko Moreno. Le pouvoir attire les outsiders, les personnalités populaires ou charismatiques, parfois au détriment de la compétence technique (Al Jazeera, Who are the 2022 Philippine presidential candidates?, mai 2022).
La confiance dans les partis politiques atteint un niveau historiquement bas : seuls 17 % des Français leur font confiance, selon le dernier baromètre CEVIPOF. Ce climat de défiance affaiblit les structures traditionnelles de sélection et favorise les trajectoires individuelles et médiatiques (CEVIPOF, Baromètre de la confiance politique, vague 15, 2024).
Déjà plus de 45 personnalités issues de tous horizons – politiques, syndicaux, économiques, culturels ou médiatiques – ont laissé entendre leur intérêt pour 2027. Ce chiffre inédit, révélé par Harris Interactive, traduit une explosion des candidatures réelles ou potentielles bien avant l’ouverture officielle de la campagne (Harris Interactive pour L’Opinion, Présidentielle 2027 : état des ambitions, 12 juin 2024).
L’élection présidentielle de 2022 avait déjà égalé un record historique avec 12 candidats en lice au premier tour, comme en 2002. Le seuil symbolique de la « surconcurrence » présidentielle semble désormais être la nouvelle norme (Vie Publique, Présidentielle 2022 : liste officielle des candidats, 7 mars 2022).
Depuis 1965, la moyenne des candidatures au premier tour s’établit à dix. Cette stabilité apparente masque une tendance récente à l’accumulation des candidatures hors partis et à la désintermédiation du lien politique (Wikipédia, Élection présidentielle en France, consulté en 2024).
Le phénomène des candidatures hors partis s’est accentué ces dernières années. Emmanuel Macron, Éric Zemmour ou Jean Lassalle symbolisent ce contournement des structures partisanes, au profit de marques personnelles ou de récits singuliers (Wikipédia, Élection présidentielle française de 2022, consulté en 2024).
Les réseaux sociaux amplifient cette dynamique en offrant aux outsiders des canaux d’expression puissants et peu coûteux. Des figures comme Jean Lassalle, Cyril Hanouna ou même Bigard s’en sont saisi pour exister politiquement sans appareil ni médias classiques (Fondation Jean-Jaurès, Présidentielle 2022 : les nouveaux usages numériques, 2022).
Le lien aux partis politiques s’est effondré en quarante ans : en 1985, près de 40 % des Français se disaient proches d’un parti, contre à peine 8 % d’adhérents ou militants aujourd’hui. Ce vide organisationnel favorise mécaniquement l’explosion des candidatures personnelles (CEVIPOF, Baromètre 2023, Confiance politique et engagement).
62 % des Français considèrent que l’élection présidentielle est le seul moment où leur voix compte vraiment. L’obsession autour de cette fonction reflète aussi l’absence de contre-pouvoirs visibles et le déficit d’espaces démocratiques intermédiaires (IFOP, Baromètre de la vie démocratique, avril 2023).
Dans la même enquête Harris Interactive de juin 2024, 60 personnalités issues du monde de l’entreprise, des médias, du sport ou de l’environnement ont été testées pour leur potentiel électoral. Ce phénomène élargit le champ présidentiel à une diversité inédite de profils (Harris Interactive pour L’Opinion, Les outsiders de 2027, 12 juin 2024).
60 % des Français estiment que les institutions de la Ve République ne sont plus adaptées à la société actuelle. Le présidentialisme français, souvent critiqué pour sa verticalité, est en réalité perçu comme la dernière source de pouvoir politique tangible (Fondapol, Institutions et citoyens, octobre 2023).
La Constitution française concentre en effet une part considérable des pouvoirs entre les mains du chef de l’État. De l’article 5 à l’article 19, elle confère au président des prérogatives uniques en Europe, entre rôle de chef de guerre, arbitre institutionnel et pilote économique (Conseil Constitutionnel, Constitution de la Ve République, consulté en 2024).
La France n’est pas seule : aux États-Unis, les primaires démocrates de 2020 ont vu se déclarer 29 candidats, un record, témoignant de la porosité croissante entre engagement politique et ambition personnelle (Politico, The full list of 2020 Democratic candidates, 2020).
En Inde, 26 personnalités se sont portées candidates lors de l’élection présidentielle de 2022, dans un système pourtant largement dominé par les partis régionaux. La fonction symbolique du président attire désormais bien au-delà des élites politiques traditionnelles (Hindustan Times, Presidential Election 2022: Candidates list, 2022).
Le Brésil a connu 13 candidats à la présidentielle de 2018, puis 11 en 2022. La fragmentation du paysage reste forte malgré des alliances partisanes solides, notamment autour de Lula et Bolsonaro (Reuters, Brazil presidential candidates 2022, septembre 2022).
Le Nigeria détient un record mondial avec 73 candidats officiels enregistrés pour la présidentielle de 2019. Cette inflation révèle la crise de crédibilité des partis et la recherche de reconnaissance individuelle à tout prix (BBC News, Nigeria elections 2019: A record 73 candidates, janvier 2019).
Aux Philippines, la présidentielle de 2022 a vu la participation de nombreuses figures issues du sport ou du divertissement, comme Manny Pacquiao ou Isko Moreno. Le pouvoir attire les outsiders, les personnalités populaires ou charismatiques, parfois au détriment de la compétence technique (Al Jazeera, Who are the 2022 Philippine presidential candidates?, mai 2022).
FLOP. Ce n’est pas la démocratie qui s’exprime dans cette avalanche de candidatures, c’est l’éclatement d’un système politique devenu incapable…
FLOP. Ce n’est pas la démocratie qui s’exprime dans cette avalanche de candidatures, c’est l’éclatement d’un système politique devenu incapable de structurer une offre cohérente.
Le nombre croissant de prétendants à la présidence n’est pas une preuve de vitalité : c’est un symptôme inquiétant de désinstitutionnalisation. Quand la figure présidentielle attire autant de vocations disparates — des anciens Premiers ministres aux humoristes ou animateurs TV —, cela ne dit pas la force du débat, mais l’ampleur du vide.
La fonction présidentielle est, en France, l’une des plus exigeantes au monde. Elle concentre des pouvoirs considérables, en matière diplomatique, militaire, budgétaire. Elle suppose une vision de long terme, une résistance au chaos, une capacité à trancher, à arbitrer, à fédérer. Beaucoup de ceux qui s’y présentent aujourd’hui ne le font qu’avec une image, une colère, un buzz, un mot-clé… Il ne s’agit plus de gouverner, mais d’exister. La présidentielle devient un casting, une scène, un miroir, parfois même une parodie.
Ce phénomène résulte de l’affaiblissement des partis politiques. Jadis, un candidat était adoubé après un long parcours : formation, militantisme, mandats, débats internes. Aujourd’hui, n’importe qui peut annoncer sa candidature sur X ou dans une vidéo. Le filtre des partis, aussi critiquable soit-il, permettait au moins un long processus de sélection. Désormais, l’élection attire les ego avant les idées, les marques personnelles avant les coalitions de pensée.
Pire : cette inflation de candidatures nuit à la lisibilité démocratique. Le citoyen n’a plus devant lui un choix clair, mais une galaxie confuse. Les voix se dispersent, les projets se diluent, les repères s’effondrent. Et à la fin, ce chaos profite aux plus structurés — souvent les extrêmes. On croit ouvrir le jeu, on fracture encore davantage le lien politique.
Ce trop-plein révèle aussi un mal plus profond : une fascination malsaine pour le pouvoir solitaire. Beaucoup se lancent parce qu’ils fantasment l’Élysée comme un trône, pas comme un service. Ils veulent être élus, pas présider. Ils veulent marquer les esprits, pas construire une vision. Le poids symbolique de la fonction attire les narcissismes, mais décourage les compétences.
L’abondance de prétendants illustre un effondrement des garde-fous, un affaiblissement des cultures politiques, un brouillage généralisé du sens de l’engagement. Cette tendance traduit moins un excès de démocratie qu’une perte de substance.
Le nombre croissant de prétendants à la présidence n’est pas une preuve de vitalité : c’est un symptôme inquiétant de désinstitutionnalisation. Quand la figure présidentielle attire autant de vocations disparates — des anciens Premiers ministres aux humoristes ou animateurs TV —, cela ne dit pas la force du débat, mais l’ampleur du vide.
La fonction présidentielle est, en France, l’une des plus exigeantes au monde. Elle concentre des pouvoirs considérables, en matière diplomatique, militaire, budgétaire. Elle suppose une vision de long terme, une résistance au chaos, une capacité à trancher, à arbitrer, à fédérer. Beaucoup de ceux qui s’y présentent aujourd’hui ne le font qu’avec une image, une colère, un buzz, un mot-clé… Il ne s’agit plus de gouverner, mais d’exister. La présidentielle devient un casting, une scène, un miroir, parfois même une parodie.
Ce phénomène résulte de l’affaiblissement des partis politiques. Jadis, un candidat était adoubé après un long parcours : formation, militantisme, mandats, débats internes. Aujourd’hui, n’importe qui peut annoncer sa candidature sur X ou dans une vidéo. Le filtre des partis, aussi critiquable soit-il, permettait au moins un long processus de sélection. Désormais, l’élection attire les ego avant les idées, les marques personnelles avant les coalitions de pensée.
Pire : cette inflation de candidatures nuit à la lisibilité démocratique. Le citoyen n’a plus devant lui un choix clair, mais une galaxie confuse. Les voix se dispersent, les projets se diluent, les repères s’effondrent. Et à la fin, ce chaos profite aux plus structurés — souvent les extrêmes. On croit ouvrir le jeu, on fracture encore davantage le lien politique.
Ce trop-plein révèle aussi un mal plus profond : une fascination malsaine pour le pouvoir solitaire. Beaucoup se lancent parce qu’ils fantasment l’Élysée comme un trône, pas comme un service. Ils veulent être élus, pas présider. Ils veulent marquer les esprits, pas construire une vision. Le poids symbolique de la fonction attire les narcissismes, mais décourage les compétences.
L’abondance de prétendants illustre un effondrement des garde-fous, un affaiblissement des cultures politiques, un brouillage généralisé du sens de l’engagement. Cette tendance traduit moins un excès de démocratie qu’une perte de substance.
FLIP. À deux ans de l’échéance présidentielle, la France voit déjà émerger un nombre élevé de prétendants à la succession d’Emmanuel Macron…
FLIP. À deux ans de l’échéance présidentielle, la France voit déjà émerger un nombre élevé de prétendants à la succession d’Emmanuel Macron. On compterait aujourd’hui plus de 45 personnalités politiques, issues de tous les horizons : partis traditionnels, figures médiatiques, entrepreneurs, élus locaux…qui ont exprimé une ambition explicite ou laissé entendre leur disponibilité.
La personnalisation extrême du pouvoir sous la Cinquième République pousse chaque leader à se projeter directement vers l’Elysée. La défiance envers les partis (17 % de confiance selon le CEVIPOF 2024) favorise les trajectoires individuelles. Le non-cumul des mandats libère des responsables locaux ambitieux et disponibles. Les réseaux sociaux offrent des canaux directs de notoriété politique. L’émiettement idéologique empêche l’émergence de blocs dominants, ouvrant la voie à une multitude de candidatures.
Ce phénomène n’est pas unique à la France. Aux États-Unis ou en Inde, les logiques présidentielles favorisent aussi l’émergence de diverses figures concurrentes. Mais en France, il prend une ampleur inédite, posant la question de la lisibilité démocratique et de la capacité à fédérer autour de projets clairs.
Jamais une présidentielle n’aura commencé aussi tôt, ni compté autant de prétendants. À gauche, Jean-Luc Mélenchon prépare le terrain. Derrière lui, Manuel Bompard se tient prêt, François Ruffin marque sa différence, Fabien Roussel prend la pose républicaine. Olivier Faure et Raphaël Glucksmann tentent de ressusciter la gauche de gouvernement. Arnaud Montebourg rôde. Chez les écologistes, Sandrine Rousseau clive et Yannick Jadot persiste. On parle aussi de Francois Hollande et de Bernard Cazeneuve…
Au centre, c’est la succession macroniste qui s’organise. Gabriel Attal, Premier ministre à 34 ans, incarne un storytelling présidentiel que ses soutiens distillent avec soin. À ses côtés ou en rivalité : Édouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, François Bayrou… ? Tous y pensent.
À droite, la guerre de position est lancée : Bruno Retailleau semble avoir pris de l’avance sur Laurent Wauquiez qui n’a probablement pas dit son dernier mot. Valérie Pécresse reste visible. François-Xavier Bellamy travaille ses idées, Jean-François Copé ressurgit de temps en temps, Xavier Bertrand n’a jamais vraiment renoncé. Même Dominique de Villepin est parfois évoqué…
À l’extrême droite, les ambitions s’additionnent : Marine Le Pen vise une quatrième tentative si elle n’en est pas empêchée, Jordan Bardella incarne la relève officielle, Éric Zemmour espère encore créer la surprise. Marion Maréchal, Nicolas Dupont-Aignan ou Thierry Mariani rêvent d’un moment opportun. Peut-être Sarah Knafo aura t’elle envie de se lancer pour renforcer son aura prometteuse ?…
En marge du système, Jean Lassalle séduit. Jacques Cheminade ressort ses projets civilisationnels. Et à mesure que la politique devient spectacle, surgissent des figures comme Cyril Hanouna, Jean-Marie Bigard, Stéphane Bern, Patrick Sébastien…
Une enquête exclusive Harris Interactive pour CommStrat et l’Opinion vient d’évaluer le potentiel électoral de soixante personnalités publiques. Parmi les noms cités: Michel Edouard Leclerc, Laurent Berger, Tony Estanguet, Jean-Pierre Jancovici…
Potentiellement, ils sont déjà plus de 45 sur la ligne de départ… Tous ne seront pas candidats, c’est clair. Mais tous cherchent à exister.
Voila le vrai signe de notre époque : une République de la communication, tournée vers les marques personnelles, la multiplication des egos, les bulles médiatiques…
La personnalisation extrême du pouvoir sous la Cinquième République pousse chaque leader à se projeter directement vers l’Elysée. La défiance envers les partis (17 % de confiance selon le CEVIPOF 2024) favorise les trajectoires individuelles. Le non-cumul des mandats libère des responsables locaux ambitieux et disponibles. Les réseaux sociaux offrent des canaux directs de notoriété politique. L’émiettement idéologique empêche l’émergence de blocs dominants, ouvrant la voie à une multitude de candidatures.
Ce phénomène n’est pas unique à la France. Aux États-Unis ou en Inde, les logiques présidentielles favorisent aussi l’émergence de diverses figures concurrentes. Mais en France, il prend une ampleur inédite, posant la question de la lisibilité démocratique et de la capacité à fédérer autour de projets clairs.
Jamais une présidentielle n’aura commencé aussi tôt, ni compté autant de prétendants. À gauche, Jean-Luc Mélenchon prépare le terrain. Derrière lui, Manuel Bompard se tient prêt, François Ruffin marque sa différence, Fabien Roussel prend la pose républicaine. Olivier Faure et Raphaël Glucksmann tentent de ressusciter la gauche de gouvernement. Arnaud Montebourg rôde. Chez les écologistes, Sandrine Rousseau clive et Yannick Jadot persiste. On parle aussi de Francois Hollande et de Bernard Cazeneuve…
Au centre, c’est la succession macroniste qui s’organise. Gabriel Attal, Premier ministre à 34 ans, incarne un storytelling présidentiel que ses soutiens distillent avec soin. À ses côtés ou en rivalité : Édouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, François Bayrou… ? Tous y pensent.
À droite, la guerre de position est lancée : Bruno Retailleau semble avoir pris de l’avance sur Laurent Wauquiez qui n’a probablement pas dit son dernier mot. Valérie Pécresse reste visible. François-Xavier Bellamy travaille ses idées, Jean-François Copé ressurgit de temps en temps, Xavier Bertrand n’a jamais vraiment renoncé. Même Dominique de Villepin est parfois évoqué…
À l’extrême droite, les ambitions s’additionnent : Marine Le Pen vise une quatrième tentative si elle n’en est pas empêchée, Jordan Bardella incarne la relève officielle, Éric Zemmour espère encore créer la surprise. Marion Maréchal, Nicolas Dupont-Aignan ou Thierry Mariani rêvent d’un moment opportun. Peut-être Sarah Knafo aura t’elle envie de se lancer pour renforcer son aura prometteuse ?…
En marge du système, Jean Lassalle séduit. Jacques Cheminade ressort ses projets civilisationnels. Et à mesure que la politique devient spectacle, surgissent des figures comme Cyril Hanouna, Jean-Marie Bigard, Stéphane Bern, Patrick Sébastien…
Une enquête exclusive Harris Interactive pour CommStrat et l’Opinion vient d’évaluer le potentiel électoral de soixante personnalités publiques. Parmi les noms cités: Michel Edouard Leclerc, Laurent Berger, Tony Estanguet, Jean-Pierre Jancovici…
Potentiellement, ils sont déjà plus de 45 sur la ligne de départ… Tous ne seront pas candidats, c’est clair. Mais tous cherchent à exister.
Voila le vrai signe de notre époque : une République de la communication, tournée vers les marques personnelles, la multiplication des egos, les bulles médiatiques…
FLAP. Il n’y a pas trop de candidats à la présidentielle, il n’y en a jamais assez. C’est la preuve vivante que la démocratie fonctionne encore…
FLAP. Il n’y a pas trop de candidats à la présidentielle, il n’y en a jamais assez. C’est la preuve vivante que la démocratie fonctionne encore. Le rôle de président est lourd, c’est justement pour cela qu’il attire ceux qui veulent peser, incarner, faire l’Histoire ou représenter les leurs. Que cette ambition existe encore est une bonne nouvelle.
Cette multiplication des candidatures provient de l’effacement progressif des appareils partisans qui laisse place à l’émergence de figures, de récits, de sensibilités nouvelles. Macron l’a prouvé en 2017 : on peut encore bousculer le jeu, contourner les partis, proposer autre chose. Cela donne des idées à d’autres.
Et pourquoi pas ? La Vème République est un système hyper-personnalisé, c’est dans son ADN. Il est donc cohérent que cette logique attire ceux qui pensent pouvoir incarner un moment, un peuple, un projet.
Cette prolifération est aussi liée au recul de la verticalité. L’autorité ne s’impose plus, elle se gagne. Le chef charismatique unique, le « sauveur », ne fait plus recette. Les citoyens veulent choisir entre plusieurs profils, plusieurs sensibilités, plusieurs styles d’exercice du pouvoir. La pluralité des candidatures offre une cartographie plus fine des options, des nuances, des tempéraments. C’est une richesse, pas un handicap.
La figure présidentielle elle-même s’est transformée. Elle est moins monarchique, plus exposée, plus mobile. Elle exige certes une endurance mentale, mais aussi une capacité de communication permanente, de la plasticité, de l’agilité. Cette mutation attire une nouvelle génération de profils. Chacun avec son style, son tempo, son langage. C’est une diversification des modèles de leadership. La politique se déverrouille, enfin.
Les réseaux sociaux jouent un rôle décisif : ils offrent des moyens de notoriété indépendants, accélèrent les trajectoires, permettent de tester des messages sans filtre. On ne passe plus nécessairement par la télévision ou un parti pour exister. Cela ouvre le jeu, permet à des profils inattendus de se lancer, de se faire entendre, de tenter de convaincre.
La lourdeur de la fonction n’est pas un obstacle, c’est un aimant, une responsabilité immense. Mais précisément : dans un monde instable, beaucoup se disent qu’ils peuvent mieux faire. Et s’ils sont nombreux à y croire, tant mieux.
Cette multiplication des candidatures provient de l’effacement progressif des appareils partisans qui laisse place à l’émergence de figures, de récits, de sensibilités nouvelles. Macron l’a prouvé en 2017 : on peut encore bousculer le jeu, contourner les partis, proposer autre chose. Cela donne des idées à d’autres.
Et pourquoi pas ? La Vème République est un système hyper-personnalisé, c’est dans son ADN. Il est donc cohérent que cette logique attire ceux qui pensent pouvoir incarner un moment, un peuple, un projet.
Cette prolifération est aussi liée au recul de la verticalité. L’autorité ne s’impose plus, elle se gagne. Le chef charismatique unique, le « sauveur », ne fait plus recette. Les citoyens veulent choisir entre plusieurs profils, plusieurs sensibilités, plusieurs styles d’exercice du pouvoir. La pluralité des candidatures offre une cartographie plus fine des options, des nuances, des tempéraments. C’est une richesse, pas un handicap.
La figure présidentielle elle-même s’est transformée. Elle est moins monarchique, plus exposée, plus mobile. Elle exige certes une endurance mentale, mais aussi une capacité de communication permanente, de la plasticité, de l’agilité. Cette mutation attire une nouvelle génération de profils. Chacun avec son style, son tempo, son langage. C’est une diversification des modèles de leadership. La politique se déverrouille, enfin.
Les réseaux sociaux jouent un rôle décisif : ils offrent des moyens de notoriété indépendants, accélèrent les trajectoires, permettent de tester des messages sans filtre. On ne passe plus nécessairement par la télévision ou un parti pour exister. Cela ouvre le jeu, permet à des profils inattendus de se lancer, de se faire entendre, de tenter de convaincre.
La lourdeur de la fonction n’est pas un obstacle, c’est un aimant, une responsabilité immense. Mais précisément : dans un monde instable, beaucoup se disent qu’ils peuvent mieux faire. Et s’ils sont nombreux à y croire, tant mieux.
« Si tout le monde veut gouverner, c’est que personne ne veut obéir » Voltaire
BILLET. La question posée est claire : pourquoi autant de candidats pour une fonction aussi exigeante ? Mais à y regarder de plus près…
BILLET. La question posée est claire : pourquoi autant de candidats pour une fonction aussi exigeante ? Mais à y regarder de plus près, ce n’est pas tant la lourdeur de la responsabilité présidentielle qui interpelle que le paradoxe démocratique qu’elle incarne.
Comment se fait-il que dans un système saturé de défiance, d’individualisme, de brouillage idéologique, cette fonction reste aussi désirable, aussi centrale, aussi obsédante ? Pourquoi le sommet reste-t-il le seul lieu où l’on croit encore pouvoir exister politiquement, voire symboliquement ?
Ce paradoxe est le fait de notre Veme République : l’hypertrophie présidentielle est à la fois dénoncée et alimentée par tous. Par les partis qui en font le seul enjeu, par les médias qui en dramatisent chaque frémissement, par les citoyens eux-mêmes qui, tout en s’en méfiant, s’en remettent toujours à « celui ou celle » qui pourrait changer les choses. En réalité, la surpopulation de candidats n’est que le symptôme d’un “effet tunnel” institutionnel lié à la Vème République.
La présidence de la République, en France, concentre tout ce que les autres espaces politiques ont perdu : de la clarté, de la solennité, de la visibilité. Le Parlement n’a plus de rôle moteur. Les corps intermédiaires sont marginalisés. Les collectivités locales sont encadrées, contraintes, souvent silencieuses.
Dans ce désert de puissance, l’élection présidentielle est devenue la dernière scène symbolique encore lisible. Même ceux qui n’ont aucune chance veulent s’y produire. Même ceux qui rêvent de tout autre chose se sentent contraints d’en passer par là. C’est une démocratie orpheline de structures, de rythmes, de lieux de fabrication du commun.
Il faut aussi dire les choses brutalement : nous avons transformé le politique en spectacle d’identification. La présidentielle n’est plus l’aboutissement d’un projet de société, c’est une saison d’auditions, un concours de récits, une compétition de « marques personnelles ».
Il ne s’agit plus d’imaginer l’avenir collectif, mais de capter l’attention à court terme, d’imposer un style, une figure, un clash, un bon mot. La logique de l’élection absorbe tout, formate tout, caricature tout. Et tout le monde joue le jeu, faute d’alternative.
Pourquoi n’existe-t-il aucun autre espace légitime pour incarner un projet politique ? Pourquoi faut-il devenir président pour que sa voix compte ?
Cette surabondance de candidatures confirme l’absence de respiration démocratique en dehors de ce moment d’hystérisation institutionnelle.
Notre démocratie est en pleine mutation. Pourquoi attache t’on moins d’importance aux programmes ? Pourquoi les partis ne font-ils plus recettes ? Pourquoi la Veme République n’offre-t-elle plus que l’Élysée comme lieu d’espoir politique ?
Comment se fait-il que dans un système saturé de défiance, d’individualisme, de brouillage idéologique, cette fonction reste aussi désirable, aussi centrale, aussi obsédante ? Pourquoi le sommet reste-t-il le seul lieu où l’on croit encore pouvoir exister politiquement, voire symboliquement ?
Ce paradoxe est le fait de notre Veme République : l’hypertrophie présidentielle est à la fois dénoncée et alimentée par tous. Par les partis qui en font le seul enjeu, par les médias qui en dramatisent chaque frémissement, par les citoyens eux-mêmes qui, tout en s’en méfiant, s’en remettent toujours à « celui ou celle » qui pourrait changer les choses. En réalité, la surpopulation de candidats n’est que le symptôme d’un “effet tunnel” institutionnel lié à la Vème République.
La présidence de la République, en France, concentre tout ce que les autres espaces politiques ont perdu : de la clarté, de la solennité, de la visibilité. Le Parlement n’a plus de rôle moteur. Les corps intermédiaires sont marginalisés. Les collectivités locales sont encadrées, contraintes, souvent silencieuses.
Dans ce désert de puissance, l’élection présidentielle est devenue la dernière scène symbolique encore lisible. Même ceux qui n’ont aucune chance veulent s’y produire. Même ceux qui rêvent de tout autre chose se sentent contraints d’en passer par là. C’est une démocratie orpheline de structures, de rythmes, de lieux de fabrication du commun.
Il faut aussi dire les choses brutalement : nous avons transformé le politique en spectacle d’identification. La présidentielle n’est plus l’aboutissement d’un projet de société, c’est une saison d’auditions, un concours de récits, une compétition de « marques personnelles ».
Il ne s’agit plus d’imaginer l’avenir collectif, mais de capter l’attention à court terme, d’imposer un style, une figure, un clash, un bon mot. La logique de l’élection absorbe tout, formate tout, caricature tout. Et tout le monde joue le jeu, faute d’alternative.
Pourquoi n’existe-t-il aucun autre espace légitime pour incarner un projet politique ? Pourquoi faut-il devenir président pour que sa voix compte ?
Cette surabondance de candidatures confirme l’absence de respiration démocratique en dehors de ce moment d’hystérisation institutionnelle.
Notre démocratie est en pleine mutation. Pourquoi attache t’on moins d’importance aux programmes ? Pourquoi les partis ne font-ils plus recettes ? Pourquoi la Veme République n’offre-t-elle plus que l’Élysée comme lieu d’espoir politique ?
WOW ! est un projet de recherche indépendant, privé, libre, sur les médias et sur l’ IA en tant que moyen d’information, d’écriture, de débat et de réflexion. Tous les textes sont hybrides (humain et IA).
Aucun ne représente les opinions de WOW!
Pour toute question : contact@wow-media.fr